Au moins 13 personnes ont été tuées par une épidémie de dengue au Burkina-Faso, selon un bilan publié le 25 octobre par le ministère de la santé.
Au moins 13 morts ! C'est sûrement vrai ! Mais je souhaite vivement que le ministère de la santé nous dise comment il en est arrivé à parler de 13 morts. Comment ont-ils été comptés ? Où sont-ils morts ? Dans un hôpital de Ouagadougou ?
Je souhaite que le ministère nous fasse une présentation plus précise de l'étendue de l'épidémie de la dengue, région par région. Qu'il ait le courage de faire une estimation de la nouvelle situation à l'échelle du pays dans quelques jours.
Oui, au moins 13 morts ! 13 cas mortels dûs à la dengue. Des cas enregistrés et vérifiés. Et les autres, ceux qui sont morts à la maison, au village. Bien sûr, on ne peut pas les compter. Mais il est permis de dire que les cas
non enregistrés, non vérifiés, sont très probablement beaucoup plus nombreux que les cas notifiés.
Et si on avait oublié de parler des cas de décès dûs à la dengue qui ont eu lieu en province. Les médias nous informent de la situation de Ouagadougou. Le Ministère parle d’une campagne de pulvérisation des sites susceptibles d’abriter le principal vecteur de la maladie, dans la capitale.
Je n'ai rien lu sur la situation à Koudougou. Je ne vois pas que la population de Koudougou se préoccupe de faire disparaître la moindre flaque d'eau. Pas de campagne de pulvérisation pour Koudougou. Pourtant, parmi mes connaissances seulement, les cas de dengue sont nombreux. Demain nous enterrerons notre sœur Lala décédée le 1er Novembre.
Pour ceux qui veulent une information détaillée, scientifique mais lisible, je conseille de se rendre sur le site de l'OMS à l'article « dengue et dengue sévère ».
Si les symptômes de la dengue et ceux du paludisme se ressemblent, si ces deux maladies sont transmises par un moustique, ces deux maladies ne se ressemblent pas : Le paludisme est une maladie provoquée par des parasites du genre Plasmodium ; La dengue est une infection virale.
Ces deux maladies sont transmises par deux moustiques différents.
Le moustique responsable du paludisme « travaille » en soirée ! Il est du type « anophèle ».
Le virus de la dengue se transmet à l’homme par la piqûre des femelles infectées de moustiques de type « Aedes ». Plus connu sous le nom de « moustique tigre ». (Voir la photo ci-contre). Le moustique « Tigre » se nourrit le jour, avec un pic d’activité tôt le matin et le soir avant le coucher du soleil. Pendant chaque période où elle se nourrit, la femelle pique de multiples personnes.
Il n’existe pas de traitement spécifique de la dengue. Mais un accompagnement médical spécifique est possible.
La seule alternative pour lutter contre l'extension de cette maladie est donc de s’efforcer de réduire au maximum la population du moustique vecteur. Cette lutte est rendue d’autant plus nécessaire que la forme hémorragique semble devenir de plus en plus fréquente.
D'où les conseils du Service d'Information du Gouvernement.
A ce jour, la lutte contre le moustique demeure le moyen efficace de protection contre la dengue. D’où, pour la prévention, il faut éliminer les eaux stagnantes, dans nos cours et les alentours, en retirant les réserves d’eau des pots de fleurs, en mettant à l’abri tous les objets susceptibles de se remplir d’eau de pluie ou d’arrosage et en nettoyant au moins une fois par semaine, les endroits où l’eau peut rester pendant longtemps, notamment les pneus et les boîtes de conserve vides; toute chose qui permet d’éviter la multiplication des moustiques.
Il est également conseillé d’éviter de se faire piquer par les moustiques : en portant des vêtements couvrant au maximum le corps, par l’application sur sa peau de produits anti-moustiques, et par l’utilisation des insecticides et surtout : il faut dormir sous une moustiquaire (de préférence imprégnée d’insecticide).
Personnellement, j'ajouterai en multipliant les bonnes pratiques d'hygiène.
Je viens de lire cet article en provenance du Sri Lanka, daté du 26 juin, et intitulé : Une poussée de dengue attribuée aux tas d'ordures. Dans cet article, nous lisons :
« Des piles de déchets s'entassent dans les rues de Colombo. Alors que cette insalubrité favorise la reproduction de moustiques, «la situation pourrait empirer si nous ne résolvons pas rapidement le problème des poubelles», a déclaré à l'AFP le ministre de la Santé Rajitha Senaratne. »
Et je terminerai ma lettre en interpellant notre Maire, le Maire de Koudougou.
Et si, à Koudougou, la dengue sortait aussi de nos poubelles !
Photo prise le 5 novembre 2017
Koudougou, le 5 novembre 2017
Maurice Oudet
Président du SEDELAN