Des céréales en abondance au Sahel et en Afrique de l'Ouest
D'après le Comité permanent Inter-Etat de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), en date du 9 novembre, les perspectives des récoltes au Sahel et en Afrique de l'Ouest sont bonnes.
Au Burkina, dans la région de Koudougou, nous pouvons dire que nous avons eu une saison des pluies atypique. A la fin mai, je dis bien à Koudougou, nous avions déjà près de 150 mm. Mais ensuite, il a fallu attendre le 22 juillet pour que l'hivernage s'installe. Curieusement, alors qu'habituellement, c'est le mois d'août qui est le plus pluvieux, c'est en septembre que les pluies ont été les plus abondantes (avec un total de 249 mm). Et les pluies se sont prolongées jusqu'au 20 octobre.
Cette fin de saison pluvieuse a permis de rattraper le retard. C'est une aubaine aussi pour les éleveurs qui trouvent encore de l'eau dans les mares pour abreuver leurs animaux, et de bons paturages.
Pour les céréales, le CILLS nous donne les prévisions suivantes (qui sont encore à confirmer) :
Grâce à cette bonne pluviométrie, « les perspectives agricoles sont bonnes dans l’ensemble des pays. Globalement, la production céréalière prévisionnelle 2010/2011 au Sahel et en Afrique de l’Ouest à l’exception du Sénégal et du Mali est de 51 031 000 Tonnes contre 45 486 000 Tonnes (2009/2010), soit une hausse relative de 12 % par rapport à l’année dernière. Par rapport à l’année dernière, des hausses significatives de productions céréalières sont attendues au Tchad, au Niger et au Burkina Faso. »
« La production de riz est estimée à 9 850 000 tonnes (soit +5% par rapport à 2009/2010). Des baisses de production de riz sont prévues au Bénin, au Togo et au Niger. La production de maïs (15 439 000 tonnes) est en hausse de 3% par rapport à 2009/2010. Les prévisions de production des autres cultures se chiffrent à 55 462 000 tonnes (igname) et 76 304 000 tonnes (manioc). Les bonnes perspectives de productions agricoles et pastorales ont occasionné la baisse des prix de céréales sèches depuis l’arrivée des nouvelles récoltes sur les marchés. Ceci augure de perspectives alimentaires satisfaisantes pour la majorité des populations pastorales, agropastorales et cultivateurs en milieu rural. »
Le CILLS donne également quelques recommandations :
« Au regard des bonnes perspectives de production vivrière, il est recommandé :
Aux pays de :
- Prendre toutes les dispositions nécessaires pour lutter contre les nuisibles des cultures ;
- Appuyer les producteurs à reconstituer les stocks familiaux et communautaires ;
- Programmer la reconstitution des stocks nationaux de sécurité alimentaire en opérant des achats locaux dans les zones excédentaires ;
- Lancer des programmes d’achats publics chez les petits producteurs pour renforcer leurs revenus ;
- Maintenir les programmes d’assistance nutritionnelle des populations affectées notamment au Niger et au Tchad malgré les bonnes perspectives des récoltes dans ces pays ;
- Prendre les dispositions nécessaires pour prévenir les feux de brousse pour préserver le capital fourrager.
Au CILSS et aux systèmes régionaux d’information :
- Assurer le suivi et l’analyse de la situation des marchés régionaux et internationaux et l’impact sur la sécurité alimentaire.
Aux institutions humanitaires :
- Privilégier les achats locaux institutionnels notamment chez les petits producteurs. »
Koudougou, le 18 novembre 2010
Maurice Oudet
Président du SEDELAN