Conte gouin par Mme Justine Fayama
4. La récolte de miel du cafard
En ce temps-là, le cafard partit récolter du miel. Sa route passait près de la case de la poule. Arrivé devant la porte, la poule lui demande : « Où vas-tu ? »
« Récolter du miel. Veux-tu m’accompagner ? »
Ils font route ensemble. Leur chemin passe obligatoirement devant la porte du chat. A leur vue, le chat demande : « Poule, où allez-vous ? »
Ils font maintenant route à trois, passent devant le chien qui les suit, ainsi que devant la porte de l’hyène qui s’ajoute à eux. Les voilà tous en chemin : le cafard, la poule, le chat, le chien, l’hyène. Ils passent devant la porte du lion qui se joint aussi à eux.
Une fois le miel extrait, le cafard se charge du pot bien rempli. En route pour la maison, il marche péniblement avec sa charge. Le lion demande : « Qui est devant nous, les vieux, et nous retarde ? »
La poule dit : « C’est le cafard. »
« Qu’est-ce que tu attends pour nous en débarrasser ? »
La poule avale d’un coup de bec le cafard et prend le pot.
Elle va un peu plus vite que le cafard, mais le lion repose sa question et la poule est mangée par le chat qui, à son tour, se charge du pot de miel. Il est plus rapide que le cafard et que la poule, mais le lion n’est pas satisfait et repose sa question. Le chien déclare que c’est le chat qui bloque la marche. « Mais qu’attends-tu ? »
Le chien mange rapidement le chat, prend la charge, se met devant et marche rapidement, comme s’il courait.
Le lion dit : « Qui a pris le devant en courant trop vite pour les vieux ? »
L’hyène de répondre : « C’est le chien avec ses longues pattes. »
« Qu’attends-tu ? » À ces mots, le chien jette le pot de miel et prend la fuite, poursuivi par l’hyène. Il court tellement vite qu’il rate la grande porte. Il veut se faufiler entre deux cases, la tête la première, mais il n’arrive pas à faire passer son derrière et reste coincé entre les cases. L’hyène arrive à son tour et le voit. Ne sachant pas que c’est le chien, elle demande : « Derrière rouge, n’as-tu pas vu le chien par ici ? »
« Derrière rouge » lui répond : « Pousse-moi, je vais entrer et je te le dirai. » Notre hyène, de toute sa force, pousse Derrière rouge. Une fois rentré, le chien se met à crier : « Woouu ! » Il est trop tard pour que notre hyène le rattrape, car elle a peur de « Deux pieds » et n’ose plus le poursuivre. Voulant jouer de ruse, elle va un peu plus loin et dit : « Chien, mon ami, viens acheter des galettes ! Viens acheter des galettes ! » Le chien lui répond : « Je n’ai pas d’argent, je n’ai pas d’argent ! »
« Viens acheter à crédit ! Viens acheter à crédit ! »
« Je ne vais pas là-bas ! Je ne vais pas là-bas ! »
Quand « Deux pieds » entend le cri de l’hyène et de son ami le chien, il sort et chasse l’hyène jusqu’en brousse.
Depuis ce jour, l’hyène n’a pas oublié le chien : elle vient rôder autour des cases et, à défaut du chien, elle prend soit un mouton, soit une chèvre et attrape parfois un petit deux pieds (l’homme).
Quant au cafard, il n’a plus jamais rêvé de miel ; il préfère rester dans les endroits malsains, mais le problème demeure entre le chien et l’hyène.