Le SEDELAN souhaite une bonne année 2013 au nouveau ministre de l'agriculture !

Ces derniers jours, j'ai reçu la visite de quelques membres de ma famille. Nous avons donc eu la joie de faire « le tour du Faso ». Nous avons fêté Noël à Niassan. Le lendemain nous avons visité le petit village de « Toma-île ». Un petit village qui est devenu une île avec la construction du barrage qui permet l'irrigation de la vallée du Sourou. Si la plupart des adultes prennent la pirogue, chaque jour, pour aller travailler sur les terres voisines ; d'autres vivent de la pêche. Pour les enfants, nombreux, rester sur l'île veut dire « ne pas aller à l'école ! »...

De retour à Ouagadougou, j'apprends que le Burkina s'est doté d'un nouveau gouvernement. En parcourant les quotidiens du Vendredi 4 au dimanche 6 janvier 2013, je note que non seulement le ministre de l'agriculture a été changé, mais également sa responsabilité : le nouveau ministre de l'agriculture ne s'occupe plus des ressources halieutiques (la pêche). En effet, c'est le ministre des Ressources Animales, M. Jérémie Tinga OUEDRAOGO, qui est en charge des Ressources Halieutiques. Par contre, M. Mahama Zoungrana est en charge de l'Agriculture et de la Sécurité alimentaire.

Et puisque la période des vœux du nouvel an n'est pas encore achevée, j'en profite pour souhaiter une bonne année au nouveau Ministre de l'Agriculture et de la Sécurité alimentaire. Je ne connais pas l'intention du gouvernement en changeant ainsi les attributions du Ministre de l'Agriculture. J'ose espérer que cela veut dire que la sécurité alimentaire n'est plus confiée prioritairement au Ministre du Commerce. A titre d'exemple, j'ose espérer que nous ne verrons plus le gouvernement subventionner le riz importé aux dépens du riz local.

J'ose espérer qu'il s'agit d'une rupture avec le passé et que les nouvelles attributions du Ministre de l'Agriculture vont se traduire dans les faits. J'ose espérer que cette nouvelle orientation sera respectée par l'ensemble du gouvernement, et donc, qu'à partir d'aujourd'hui, le gouvernement ne cherchera pas seulement à nourrir la ville au moindre coût. Il cherchera plutôt à rendre les paysans capables de nourrir les populations urbaines avec des produits de qualité à des prix rémunérateurs pour les paysans, mais aussi abordables pour les consommateurs.

En deux mots, j'ose espérer qu'il s'agit là d'un pas décisif vers l'affirmation de la souveraineté alimentaire du Faso. Le slogan « Consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous voulons consommer » deviendra-t-il réalité ?

Un dernier mot. Nous avons vu à la télévision nationale que les bureaux du Ministère de l'Agriculture ont été dévastés par le feu. J'espère que le dossier, urgent, des producteurs de riz et de maïs de la vallée du Sourou n'a pas été détruit. Pour le cas où il aurait disparu dans l'incendie, je me permets de rappeler que ces producteurs attendent toujours d'être indemnisés (voir la lettre 462: Les producteurs de riz de la vallée du Sourou s'impatientent !).

Il va de soi que la situation de ses paysans n'a que trop duré !

Koudougou, le 12 janvier 2013
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

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