La filière lait au Burkina Faso |
A la demande de Misereor , j'ai fait une étude sur le lait au Burkina Faso. Cette étude est maintenant disponible : La filière lait au Burkina (Format PDF - 238 ko) Nous vous en proposons, ici, la conclusion : Dans un contexte mondial d’échanges inéquitables, les prix des produits agricoles du marché mondial n’ayant rien à voir avec les coûts de production, accentuer le libre-échange entre les pays riches et les pays pauvres, c’est condamner les éleveurs et les agriculteurs à la misère. Il suffit de se rendre dans une boutique d’alimentation générale d’un pays de l’UEMOA pour se rendre compte que le libre-échange, ça ne marche pas pour les paysans des pays pauvres. Les pays les plus forts bradent leurs produits auprès des populations urbaines de ces pays. S’il y a peu de produits africains épargnés, le lait demande certainement une attention particulière. Si les pays de la CEDEAO ne devaient exercer leur droit de souveraineté alimentaire que sur un seul produit, il faudrait choisir le lait. En effet, promouvoir la filière lait au profit des éleveurs traditionnels est sans doute le seul moyen de réduire les conflits entre agriculteurs et éleveurs, et à terme d’éviter le génocide des Peuls. Promouvoir la filière lait, c’est aider les éleveurs traditionnels à passer d’un élevage extensif qui demande de grands espaces (or, avec la croissance démographique, ces espaces ont disparu) à un élevage plus productif, plus intensif. Or cela n’est possible qu’en rendant le lait local concurrentiel par la suppression des subventions à l’exportation et par l’instauration, en Afrique de l’Ouest, de taxes à l’importation variables en fonction des prix du marché mondial. Koudougou, le 27 août 2005 |