L'impact des importations de lait en poudre |
Un ami m'a transmis un document intéressant. Il analyse l'impact des importations de la poudre de lait au Burkina Faso. Ce document complète utilement le document publié il y a quelques mois :
La révolution blanche est-elle possible au Burkina Faso, et plus largement en Afrique de l'Ouest ? Nous vous en proposons quelques extraits. 1) " Un document, émanant de la FAO et écrit par J.C. Lambert... commence par souligner que le déficit global en aliments en Afrique qui était de 14 millions de tonnes en 1990 sera de 125 millions de tonnes en 2025. Pour compenser ces déficits, beaucoup de pays se sont tournés vers les importations de produits animaux et notamment de lait dont l’importation sous forme de poudre de lait s’est institutionnalisée. Mais si cela a bien fonctionné pendant un temps en permettant aux pays industrialisés d’écouler leurs surplus avec subventions à l’exportation et aux pays en développement d’atténuer un problème nutritionnel, le processus semble trouver ses limites. D’une part plusieurs pays en surplus commencent à chercher à maîtriser leur production, d’où une hausse des prix mondiaux qui pourrait s’accentuer si les négociations menées dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) conduisent à éliminer les subventions à l’exportation. D’autre part, beaucoup de pays en développement aux balances commerciales déficitaires trouvent lourd à porter le coût de ces importations. Il devient donc impératif pour de nombreux pays de drainer au maximum les produits de l’élevage local vers les grands centres de consommation. En ce qui concerne les produits laitiers, l’auteur conclut que la seule réponse possible est de favoriser le développement de filières laitières afin de remplacer les importations par la production locale et il faut donc protéger l’industrie laitière locale contre les importations subventionnées. " (page 10) 2) " En ce qui concerne la Table de Bobo-Dioulasso, le portrait-diagnostic de la filière réalisé dans le document de 2001 (G5) contient plusieurs observations relatives à la concurrence des importations. Ainsi on y souligne que les transformateurs artisanaux sont aux prises avec un problème de disponibilité et d’attractivité des emballages d’où une conséquence importante : les produits locaux font pâle figure par rapport aux produits importés. 3) .../... " a) Le Burkina Faso importe pour près de 10 milliards de FCFA de produits laitiers et il existe un potentiel important de développement des produits laitiers locaux s’il est possible d’assurer la qualité à prix compétitifs. Les consommateurs burkinabé apprécient le lait frais et sont prêts à payer un peu plus cher les produits à base de lait frais. Si on voulait résumer en bref ce que nous apprennent les documents revus, on dirait, d’une part, que la problématique soulevée de la concurrence des importations est pertinente. Toutes les études revues soulignent le problème bien qu’elles n’en font pas une analyse systématique. D’autre part, les deux documents qui s’intéressent plus explicitement à la problématique mentionnée concluent et proposent qu’il est urgent de protéger l’industrie laitière locale contre les importations subventionnées afin de permettre son développement. (page 13) 4) " Bref, une augmentation des tarifs à l'importation des produits laitiers pour les faire passer au minimum à 20 %, voire plus, semble donc politiquement envisageable dans le cadre de l'UEMOA. Et même plus, selon le Commissaire aux politiques fiscales, douanières et commerciales de l’UEMOA, une telle surtaxe pourrait être réinvestie dans le développement de la filière laitière. Et le Commissaire ajoute que cela est faisable techniquement et juridiquement et même souhaitable économiquement (M. El Hadj Sako). Bien entendu, pour avoir une quelconque efficacité en matière de contrôle des importations de produits laitiers au Burkina Faso, il faudrait que le TEC de l'UEMOA ainsi modifié soit aussi appliqué à l'ensemble de la CEDEAO. Rappelons que le contrôle effectif des importations aux frontières du Burkina Faso n'est pas chose aisée et que le Ghana, membre de la CEDEAO et non de l'UEMOA, est devenu un port d'entrée très important de produits laitiers, dont une part notable est vraisemblablement réexportée vers les autres pays de la sous-région, sans que cela n’apparaisse dans les statistiques officielles des pays concernés. " La semaine prochaine nous vous proposerons les recommandations de l'étude.
Vous pouvez aussi télécharger l'ensemble du document. Pour télécharger le document au format PDF, cliquez sur son titre : Analyse de la problématique de l’importation de la poudre de lait au Burkina Faso et de son effet sur le développement de la filière lait Maurice Oudet |