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Les producteurs de coton africains s'invitent à Hong Kong

Au cours de cet atelier, les participants ont fait une analyse détaillée du contexte international et de l'état des négociations à l'OMC sur la question du coton. Dans leur déclaration finale nous pouvons lire :

" Depuis l'échec de Cancùn, les pays africains ont fait de nombreuses concessions. Que ce soit la séparation des questions commerciales de celles de développement ou encore la réintégration du coton dans les négociations agricoles globales, des efforts majeurs ont été entrepris par les pays africains pour maintenir à flot des négociations commerciales en panne.

Malheureusement et jusqu'à ce jour, ni l'Union Européenne, ni les Etats-Unis n'ont fait de propositions datées et chiffrées en réponse aux propositions africaines... Pour ce qui est des questions de développement, nous relevons que les premiers décaissements de l'Union Européenne tardent à venir, tandis que la partie américaine, tout comme les Institutions Bilatérales et Multilatérales, n'ont fait aucune proposition concrète.

Le récent refus des Sénateurs américains de voter la proposition de loi de Charles Grassley, de plafonner les subventions cotonnières américaines à 250 000 dollars par producteurs et par an, témoigne encore du désintérêt patent des pays du Nord à prendre les mesures nécessaires pour que les cotonniers africains puissent vivre de leur travail.

A l'approche de la Ministérielle de Hong Kong, ce désintérêt des pays du Nord nous inquiète au plus haut point. Nous réitérons donc notre profond désir de pouvoir disposer de réponses claires, tant sur les questions de développement que sur celles d’ordre commercial, de la part des Etats-Unis et de l'Union Européenne.

En l'absence de réponse concrète et chiffrée des américains et de l'Union Européenne, les pays africains n'ont strictement aucun intérêt à signer un consensus qui les engagerait sans les concerner. En l'Etat actuel des choses, le risque de voir la conférence de Hong Kong achopper sur le coton apparaît donc bien réel. Mais il importe d'en convenir dès aujourd'hui : les africains ne porteront pas la responsabilité de cet échec, qui serait dû à un manque de volonté politique évident des pays du Nord de bouger sur ce dossier. "

L'AProCA a décidé de se faire représenter à Hong Kong par une vingtaine de représentants chargés de défendre la cause du coton africain.

1.      Il est prévu que la délégation de l’AProCA s’habille en cotonnade et, dans la mesure du possible, dans des tenues uniformes ;

2.      Il a été décidé de remettre du coton graine de bonne qualité aux participants à la conférence générale à Hong Kong. Chaque participant devra apporter au moins 5 kilogrammes de coton- graine de première qualité ;

3.      Il a été retenu que l’AProCA dispose d’un prospectus officiel sur les enjeux du coton pour l’Afrique et l’OMC. Ce prospectus devra être disponible en Français et en Anglais ;

4.  Le staff technique de l’AProCA préparera 5 000 sacs en coton pour distribuer à Hong Kong. Le slogan « les subventions pratiquées au Nord tuent les économies du Sud » sera imprimé sur les sacs, en Français, en Anglais, en Espagnol, en Chinois et en Russe.

L'AProCA à Bamako
le 8 novembre 2005