Cette herbe s'appelle sêgê en jula, zeeme ou waongo en moore.       La Striga a des fleurs violettes ou blanches        qui donnent beaucoup de petites graines.       Cette petite herbe, bien connue des paysans,        est mauvaise pour le mil ou le maïs  :        les récoltes seront moins bonnes.       Les graines de Striga germent dix ou quinze jours        après le début des pluies.        Mais La Striga ne sort pas encore de terre.       Elle commence par envoyer des racines        vers les pieds de mil ou de maïs qui sont près d'elle.       Ces racines de Striga entrent dans celles du mil ou du maïs,        et La Striga se nourrit de leur sève.       Ce n'est qu'après plusieurs semaines        que La Striga va commencer à pousser au-dessus de la terre.       Elle peut alors se nourrir seule,        et pourtant elle continue à prendre sa nourriture        dans le mil ou le maïs.       C'est pour cela que la Striga empêche le mil ou le maïs de bien       pousser et de bien produire.       Les paysans savent que la lutte contre la Striga est très difficile.        Pourtant nous pouvons quand même faire quelque chose  :       Nous pouvons cultiver des variétés de mil ou de maïs qui résistent       bien à la Striga.       Nourrissons bien nos cultures avec des engrais organiques (compost,       fumier)  : nos cultures seront plus fortes pour résister à la       Striga.       Surtout, changeons chaque année la culture du même champ        (pratiquons la rotation des cultures)  :        après le mil ou le maïs, faisons une légumineuse (niébé, arachide…)       ou du sésame, ou du coton…        C'est que La Striga ne se nourrit pas sur les racines de ces plantes.       Alors, elle pousse mal ou pas du tout; et l'année suivante, il y en a       moins.       Quand il y a beaucoup de Striga, il faut l'arracher souvent (tous les       10 ou 15 jours) pour ne pas lui laisser le temps de faire des graines.       C'est un gros travail, les résultats ne se voient pas tout de suite;       pourtant c'est la meilleure façon de faire quand il y en a beaucoup.       C'est pour cela que les champs bien nettoyés, et régulièrement       sarclés, ont moins de Striga.       (Cette première partie de l’article est tirée de l’Almanach de l’Assistance       Ecologique de 1988)       Mais aujourd'hui, les Amis de la terre (Têngembiiga, Dugulen) sont       heureux de vous annoncer une bonne nouvelle  : on a découvert       l'ennemi n° 1 de la Striga. Il s'appelle Fusarium. C'est un champignon       très petit. Notre œil peut à peine le voir. Et pourtant il est très       fort. Non seulement il s'attaque à la Striga, mais il en détruit aussi       les graines.       C'est une canadienne, Madame Ciotala, qui a découvert cet ennemi de la       Striga. Elle s'est promenée dans des champs de mil où il y avait       beaucoup de Striga. Elle a recueilli tous les plants de Striga qui       portaient des signes de maladies ou de pourriture.       Elle a découvert ainsi 250 ennemis de la Striga ! Parmi eux, c'est le       Fusarium qui s'est révélé le plus fort. De plus, il ne fait pas de mal       à l'homme. Il n'est pas dangereux comme certains insecticides. Et       surtout, il est facile à cultiver !       Déjà, au Mali, dans plusieurs villages, les femmes savent produire       assez de Fusarium pour traiter toutes les semences du village, et même       pour en vendre à l'extérieur. Pour cela, elles utilisent leurs propres       marmites.       Dans ces marmites, elles mettent des pailles de sorgho, de l'eau et des       semences de Fusarium. Puis elles attendent 10 à 14 jours. Le mélange qui       en résulte est alors séché, puis mis de côté jusqu'aux semailles. Il       est alors mélangé aux semences.       Une fois les graines semées, la pluie se charge de redonner vie à ces       champignons. 80 g de Fusarium suffisent pour traiter les semences d'un       hectare.       Ce que les femmes maliennes font, est-ce que les femmes de nos villages       ne pourraient pas le faire ? N'est-il pas temps de se rendre au Mali pour       apprendre à produire nous-mêmes le Fusarium dont nous avons besoin ?       Malheureusement, cette recherche semble abandonnée au Mali ! Voir notre article :       Afrique       de l'Ouest : la       recherche en agronomie est-elle au service des paysans ?     |