Les "poulets- bicyclettes" de retour à Abidjan
Le ministre des Ressources animales, Sékou Bâ, a animé une conférence de presse le mercredi 25 août dernier pour annoncer la levée des mesures qui interdisaient aux burkinabè l'exportations de leurs volailles, notamment les fameux "poulets bicyclettes vers la Côte d'Ivoire.
Le Burkina tourne définitivement la page de la grippe aviaire dont les premiers foyers avaient été déclarés en avril 2006, notamment à Gampèla (région du Centre), à Ténado (région du Centre-Ouest) et au secteur 2 de Bobo-Dioulasso (Lafiabougou). Selon le ministre Sékou Bâ, des mesures efficaces ont été rapidement prises pour l’extinction de ces foyers. Heureusement, aucun cas de grippe humaine n’a été enregistré. L’indemnisation des 1 492 propriétaires de volailles (dont les cheptels ont été abattus) a coûté un peu plus de 20 millions de F CFA. Mais, cette épizootie a durement touché toute la filière avicole. Si la production de volailles et des œufs de consommation a repris, les échanges commerciaux avec la Côte d’Ivoire et le Ghana ne l’étaient pas.
C’est chose faite désormais depuis le 18 août dernier. En visite de travail du 16 au 19 août 2010 en Côte d’Ivoire, le ministre Sékou Bâ a pu discuter de toutes les questions commerciales avec son homologue ivoirien. La principale décision reste bien sûr la levée des mesures d’interdiction d’importation de volailles et produits dérivés.
Ainsi, les aviculteurs modernes burkinabè pourront importer des poussins d’un jour et des œufs de consommation provenant de la Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens, quant à eux, vont retrouver la saveur des fameux "poulets-bicyclettes" du Burkina (la volaille traditionnelle). Les deux ministres ont fait le constat qu’aucun foyer de grippe aviaire n’est en cours dans les deux pays qui, par ailleurs, ont mis en place des "mesures de biosécurité pour la surveillance et le contrôle de la maladie". .../... Ces mesures, selon le ministre Sékou Bâ, permettront de relancer la filière parce que les opérateurs économiques ont durement souffert de la mesure d’interdiction.
Les deux ministres ont aussi convenu, selon le communiqué conjoint, d’améliorer la fluidité des échanges d’animaux entre les deux pays et d’éliminer les tracasseries sur l’acheminement du bétail. (Le quotidien burkinabè "Le Pays" du jeudi 26 août 2010)
C'est bien sûr une bonne nouvelle pour les commerçants, mais surtout pour les paysans burkinabè (lire : "L'Europe plume l'Afrique" et "Messieurs les Ministres de l'Union Européenne" ) qui complètent souvent leur revenu en vendants quelques-unes de leurs volailles, souvent de petites tailles, mais dont la chair est très appréciée par les consommateurs. Dans les années 90, étant à Kiembara (entre Tougan et Ouahigouya), chaque semaine un camion rempli de poulets locaux quitait le village voisin de Dio pour livrer sa marchandise à Abidjan.
Ouagadougou, le 29 août 2010
Maurice Oudet
Président du SEDELAN
