Le Forum de prévision saisonnière pour l’Afrique de l’Ouest (PRESAO) s'est tenu comme chaque année à Niamey les 22 et 23 mai 2009. Cette rencontre rassemble des représentants des services météorologiques nationaux d’Afrique de l’Ouest (notamment de Agrhymet à Nyamey), du Cameroun et du Tchad, et des spécialistes mondiaux de la météo. Au cours de cette rencontre, les prévisions pour la saison des pluies qui démarre ont été présentées.
Pour le Sahel, les spécialistes météo prévoient pour 2009 des pluies moins abondantes qu’en 2008.
Pour chaque zone, les nombres figurant dans les 3 cases représentent la probabilité que le cumul saisonnier des précipitations soit dans la catégorie "au-dessus de la normale" (boîte supérieure), "proche de la normale" (boîte du milieu) et "au-dessous de la normale" (boîte inférieure). Ainsi pour la zone II, qui concerne la majeure partie du Niger, il y a 25% de chance que le cumul saisonnier des précipitations soit dans la catégorie "au-dessus de la normale" (contre 50% en 2008), 40% de chance que ce total soit dans la catégorie "proche de la normale", et 35% de chance qu'il se retrouve dans la classe "au-dessous de la normale".
Donc pour cette zone II (qui comprend le Burkina) il est indiqué une probabilité de pluies proches de la normale avec une tendance de probabilité en dessous de la normale, contre excédentaires ou normales pour l’année 2008.
Ce sont des probabilités, mais qui laissent envisager une année moins bonne que l’année 2008. Notons, cependant, que 2008 a été une année exceptionnellement bonne.
Ces pronostics sont donc moins favorables que l’an passé. Toutefois, il y a quand même 2 chances sur 3 que la quantité d’eau reçue par le Burkina durant le prochain hivernage soit proche de la normale, voire supérieure à la normale. Mais tous les paysans savent que le plus important, ce n’est pas la quantité d’eau reçue, mais la répartition des pluies. Et là, les spécialistes ne peuvent rien nous dire. Que conclure? Soyons prudents, comme tout bon agriculteur du Sahel !
C'est pourquoi, le Centre régional AGRHYMET recommande donc aux producteurs d’appliquer les techniques d’économie de l’eau ou de récupération des eaux de ruissellement, grattage superficiel en début de saison, application de fumure organique, zaï , demi-lunes, etc., et de limiter la concurrence des mauvaises herbes pour l’utilisation de l’eau du sol.
C'est pour nous l'occasion de rappeler qu'il existe des documents qui donnent de bons conseils. Je pense aux cahiers du CESAO n° 1 et 4 ("L'eau manque à nos cultures, que faire?", et "Comment garder bonne la terre ?"). Les livrets en français simples sont malheureusement épuisés (une réimpression est envisageable !), mais ils sont disponibles en moore et en jula. Il s'agit, en moore, de :
- Sa-Koomã, paoogda d koodã : d nan maana a wãna ?
- Tẽngã sẽn na n zã tooto t’a pa n noomẽ
Et en jula :
- Sanji dɛsɛnin be an ka sɛnɛfɛnw na. An ka mun le Kɛ ?
- An bena se ka dugukolo mara ka ɲa cogo di ?
Ces livres, écrits par Marin Terrible, P.B. (un des pionniers de l'écologie et du changement climatique au Burkina) et Jean Ouattara, restent d'actualité. Ils peuvent être lus par tout paysan alphabétisé dans une de ces langues. Mais surtout, ce sont des outils remarquables pour une courte session de formation, et donc pour les Formations Tecniques et Spécialisées (FTS) du cycle d'alphabétisation en langues nationales tel qu'il est proposé au Burkina. Malheureusement, je ne suis pas sûr qu'un seul centre d'alphabétisation du Burkina ait utilisé un de ces livrets (disponibles à Koudougou au SEDELAN ).
Koudougou, le 28 mai 2009
Maurice Oudet
Président du SEDELAN