Bonne nouvelle pour les producteurs de riz et les femmes étuveuses du Sourou
Notre bulletin du 30 octobre "Crise alimentaire et crise financière" a retenu l'attention du Service de Coopération et d'Action Culturelle de l'Ambassade de France au Burkina Faso. Si bien que les producteurs de riz et les femmes étuveuses du Sourou ont été invité à faire une demande d'appui auprès des services de l'Ambassade.
Bonne nouvelle :
C'est ainsi que l'Union des producteurs de riz du Sourou a obtenu un prêt de 60 millions de FCFA pour mettre un stock de riz paddy à la disposition des femmes étuveuses.
Suivant le protocole d'accord qui a été signé entre l'Union des producteurs de riz et les quatre associations de quartier de femmes étuveuses ce stock sera constitué de riz paddy de la variété TS2 sur la base de 150 F le kilo. Ce qui permettra donc de stocker 400 tonnes de riz. La constitution de ce stock vise un double objectif :
- Faire en sorte que les femmes ne manquent pas de riz paddy à étuver et que ce travail leur permettent d'obtenir un revenu décent. On peut estimer que les femmes qui étuvent le riz gagnent environ 50 F par kilo de riz étuvé, soit plusieurs milliers de francs par jour.
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Que les producteurs de riz (et leur famille), qui ont besoin d'argent pour se soigner, pour la scolarité des enfants et pour préparer les fêtes qui approchent, ne bradent pas leur récolte sur les marchés locaux.
C'est ainsi que le vendredi 28 novembre une délégation de Ouagadougou est venue à Niassan rencontrer les femmes étuveuses et les producteurs de riz.
La délégation comprenait une représentante de l'Ambassade de France, la présidente de la Mutuelle Femmes Développement (MUFEDE) et quelques membres de l'association Entrepreneurs du Monde.
La représentante de l'Ambassade a confirmée qu'un prêt de 60 millions était bien accordé. Le contrat sera signé entre la MUFEDE et les producteurs. Les intérêts s'élèveront à 3 millions (ce qui correspond à un taux de 5 %).
Le rythme du remboursement est encore à définir. Un dialogue s'est instauré entre la présidente de la MUFEDE et les femmes étuveuses. Il est apparu que les associations des femmes étuveuses avaient besoin de formation pour renforcer leurs organisations. Ce que la Mutuelle se propose d'offrir aux femmes.
Mauvaise nouvelle :
Après avoir remercié qui de droit, les producteurs de riz et les étuveuses ont demandé quand l'argent serait disponible.
Il a été répondu que les 60 millions devaient arrivés au niveau de l'Ambassade vers le 15 décembre, qu'ils seraient transféré aussitôt à la Mutuelle et de là sur le compte de l'Union des producteurs à leur banque à Tougan. Il est donc peu probable que l'argent soit disponible avant le 20 décembre.
Les femmes présentes ont manifesté une certaine déception, disant que, pourtant, elles avaient besoin de cet argent, dès lundi !
En effet, s'il est vrai que ce prêt a été accordé en un délai record, il est vrai également que si l'argent pouvait être disponible 3 semaines plus tôt, cela permettrait d'éviter que 400 tonnes de riz soit vendues à vil prix dans les prochains jours. Si on estime que cela correspond à un manque à gagner de 50 F par kilo de riz paddy vendu en cette période, c'est bien 20 millions de FCFA de perdus.
Tout espoir n'est pas perdu !
Nous ne désespérons pas. L'Ambassadeur de France, lui-même, trouvera peut-être une solution à ce contre-temps. Sinon, dès lundi ou mardi, nous allons tester ce que vaut la garantie de l'Ambassade de France auprès de quelques institutions bancaires !
Koudougou, le 30 novembre 2008
Maurice Oudet
Président du SEDELAN
