L'impact des importations de lait en poudre 
sur la filière lait au Burkina Faso (2ème partie)

La semaine passée, nous vous avons proposé quelques extraits de l'étude suivante :

Analyse de la problématique de l'importation de la poudre de lait au Burkina Faso et son effet sur le développement de la filière lait

L'étude se termine par quelques recommandations. Les voici :

RECOMMANDATIONS

L’analyse qui précède conduit aux recommandations présentées ci-dessous. Celles-ci pourraient être considérées comme complémentaires au Plan d’actions pour le développement de la filière lait au Burkina Faso.

En matière de contrôle des importations

  • Que l’UEMOA et bientôt la CEDEAO portent à un minimum de 20 % le tarif à l’importation de tous les produits laitiers, incluant bien sûr la poudre de lait, et que la possibilité que ce tarif soit progressivement augmenté encore davantage ne soit pas écartée d’emblée.

  • Que le gouvernement du Burkina Faso et l’ensemble des organisations concernées de la société civile fassent les représentations requises auprès de l’UEMOA et de la CEDEAO pour appuyer la mise en oeuvre rapide d’une telle proposition.

  • Que le gouvernement du Burkina Faso appuie la mise en place d’un système rigoureux de contrôle des importations dans l’ensemble des pays de la sous-région, tel que proposé par l’UEMOA dans son Plan de lutte contre la fraude et la contrefaçon.

Au niveau du secteur de production laitière 

  • Que le gouvernement du Burkina Faso et les divers bailleurs de fonds impliqués dans des projets de développement de la filière intensifient leurs efforts, notamment pour en arriver à désaisonnaliser la production de lait.

  • Que le gouvernement du Burkina Faso, dans la perspective de régler le problème de l’insécurité foncière, adopte le plus rapidement possible les mesures nécessaires pour permettre aux producteurs d’obtenir un minimum de certitude concernant leur droit d’occuper à long terme leur site d’exploitation.

  • Que les tables filières et les responsables des programmes d’appui à la filière laitière travaillent, en étroite collaboration avec les opérateurs concernés, à la mise en oeuvre d’une différenciation du prix du lait à la production selon les saisons afin de contribuer à rendre plus intéressante financièrement la production de lait en saison sèche. 

Au niveau de la transformation laitière

  • Que le gouvernement du Burkina Faso intensifie son programme d’inspection des établissements laitiers afin de poursuivre l’amélioration en cours de la qualité des produits et de permettre de bonifier l’image des produits laitiers locaux.

  • Que le gouvernement du Burkina Faso et les structures d’appui à la filière sensibilisent les opérateurs des unités de transformation du lait aux avantages d’une éventuelle consolidation du secteur, notamment en ce qui concerne les économies de taille et une organisation du travail permettant la réception de la traite du soir et des fins de semaine, et éventuellement la production par l’une de ces unités d’un produit dont la consommation peut être différée dans le temps.

  • Que le gouvernement du Burkina Faso réalise le plus rapidement possible le transfert à des groupes privés des unités de transformation qui sont actuellement sa propriété et ce, dans un état de fonctionnement satisfaisant, en demandant l’appui financier des projets de développement si requis.

  • Que le gouvernement du Burkina Faso envisage d’identifier publiquement les entreprises qui dérogent aux normes de qualité établies et qui récidivent après avertissement.

Au niveau de la distribution et de la consommation

  • Que le gouvernement du Burkina Faso voit à élaborer un système d’étiquetage afin que les consommateurs puissent être informés de l’origine réelle des produits laitiers qu’ils consomment.

  • Que les tables filières voient à mettre en oeuvre un programme de sensibilisation et d’information des distributeurs de produits laitiers quant à l’importance de respecter la chaîne de froid. En appui à cette démarche, que le gouvernement du Burkina Faso renforce son système d’inspection des établissements de distribution.

  • Que le gouvernement du Burkina Faso réalise une étude sur la consommation de produits laitiers, en quantités plutôt qu’en dépenses des ménages, de façon à ce qu’une mesure beaucoup plus précise et fiable de cette donnée importante soit disponible. Cette mesure permettrait d’ailleurs de mieux connaître le volume de lait local commercialisé et l’ampleur des importations.

Koudougou, le 11 septembre 2006
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

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