A Koubri, au Burkina Faso, les Bénédictines fabriquent leurs yaourts avec du lait importé venu d'Europe |
Voici un exemple des effets pervers de la politique laitière européenne qui facilite les exportations à bas prix (subventionnées) de poudre de lait. Il y a déjà de cela quelques années, les moines de Koubri, à 25 km de Ouagadougou, ayant réussi à développer une ferme avec des vaches laitières (fruits du croisement entre des vaches locales et des taureaux importés d’Europe) donnant de 15 à 18 litres de lait par jour, ont voulu se lancer dans la production de yaourts. C’est ainsi que nous avons pu apprécier, pendant quelques mois, d’excellents yaourts fabriqués par les moines bénédictins de Koubri et produits à partir de lait frais. Au bout de quelques mois, ils ont dû arrêter : ils perdaient de l’argent. Peu de temps après, les Bénédictines, leurs voisines, se sont dit que l’idée était pourtant intéressante. Elles se sont lancées à leur tour dans la production de yaourts, mais fabriqués, cette fois, à partir de lait en poudre importé. Ces yaourts n’avaient pas la qualité de leurs prédécesseurs, mais ils pouvaient être vendus moins chers. Aujourd’hui, les Bénédictines continuent de fabriquer ces yaourts et à les vendre dans les boutiques d’alimentation de Ouagadougou ! Maurice Oudet |