La revendication fondamentale avancée par Via Campesina, regroupant un grand nombre de syndicats de paysans et autres organisations, tant dans les pays occidentaux (en France, la Confédération paysanne) que dans les pays du Sud (au Burkina, la Confédération Paysanne du Faso et le SEDELAN), a pour nom “ la souveraineté alimentaire ”.
En rupture totale avec les orientations libérales de l’OMC, Via Campesina affirme la nécessité de définir pour chaque pays ou groupe de pays les politiques agricoles les mieux adaptées à leur contexte socio-économiques, pourvu qu’elles ne soient pas réalisées aux dépens des populations de pays tiers. La souveraineté alimentaire considère que le rôle des paysans est de nourrir en premier lieu leurs concitoyens. Elle passe donc par le développement et la protection des marchés de proximité. Les pays ou groupes de pays peuvent donc ériger les protections tarifaires nécessaires.
Pour l’Europe, la souveraineté alimentaire passe entre autres par une reconquête de son autonomie en protéine (soja) et une réduction de ses cultures céréalières. La souveraineté alimentaire passe par le développement et la protection d’une agriculture familiale et est liée aux questions de protection de l’emploi et des ressources naturelles (sols, terre, biodiversité, espaces naturels protégés...).