Préparons l'avenir :.

Protégeons nos producteurs de riz !

Taxons le riz à l'importation !

ou

Les paysans doivent faire entendre leur voix !

Au Burkina Faso, comme dans les pays voisins, les paysans sont plus de 80 % de la population. Et pourtant, ils sont les grands absents de la vie politique. Une fois les élections passées, qui circulent encore dans les villages ? Et surtout à l'Assemblée Nationales, qui s'intéressent à leurs problèmes.

Il y a quelques années, il m'est arrivé de demander à un homme politique, ce que son partis souhaitait faire envers les paysans. Il m'a répondu aussitôt : "Oh, les paysans, on ne les craint pas !". Autrement dit, d'après lui (et d'après trop d'hommes politiques !)il n'est pas nécessaire de s'occuper des paysans, puisque seuls les gens de la ville sont capables d'inquiéter le gouvernement. Triste conception du pouvoir politique.Cette petite histoire vraie, doit nous faire réfléchir. Nous venons d'élire nos députés. Parmi eux, lesquels défendent vraiment les paysans ? Or, le monde a changé. Nous ne vivons plus dans des villages isolés. Cela veut dire que l'intérêt des paysans doit être défendu au niveau du Gouvernement et de l'Assemblée Nationale. Il y a quelques mois, nous avons réfléchi sur la situation du coton, et nous avons vu que les subventions américaines "gâtent" le marché. Depuis la situation a empirée. Les américains, loin de répondre à l'appel des producteurs de coton africains, ont encore augmenté leurs subventions à leurs propres producteurs de coton. Qu'a fait le gouvernement en faveur des producteurs de coton, au niveau national et international ? Qu'ont fait les députés. Y-a-t-il eu à l'Assemblée Nationale un débat sur la situation créée par l'effondrement des cours du coton sur le marché mondial ? Aujourd'hui, je voudrais réfléchir avec vous sur la situation du riz. Si dans nos villages, la plupart des familles consomment surtout du mil, du sorgho et du maïs, en ville, nombreuses sont les familles qui mangent du riz au moins une fois par jour. Sa préparation est plus rapide.Aussi, le Burkina Faso importe de plus en plus de riz. Voyant cela, bon nombre de paysans se sont mis à la culture du riz. Mais le plus souvent, ils ont trouvé que les commerçants n'offraient pas un prix rémunérateurs, disant que le riz importé, comme celui venant de Thaïlande était moins chers. Comment du riz venant de si loin peut-il être moins cher que le riz produit au Burkina ? La raison en est très simple. La Thaïlande subventionne le riz qu'elle exporte, pendant qu'elle soutien les prix du riz sur son marché intérieur (pour cela elle effectue des achats publics et constitue ainsi des stocks régulateurs).Les subventions à la production et à l'exportation sont les armes des riches. Demandons leur suppression. En effet, puisque tous les pays ne peuvent pas l'utiliser, elles introduisent de profondes injustices, et menacent la sécurité alimentaires des pays pauvres (et même l'économie des pays pauvres, comme dans le cas du coton).Nous le savons tous : Le Burkina Faso n'a pas les moyens de subventionner son agriculture comme les pays riches. Doit-il pour autant renoncer à pouvoir nourrir lui-même sa population ? Non !Pourquoi le Burkina Faso ne ferait pas comme l'Indonésie qui protège ses propres producteurs de riz grâce à des taxes à l'importation ? Cela fait monter les prix du riz importé sur le marché intérieur, et les producteurs indonésiens peuvent vendre leur riz à un prix rémunérateurs. Les producteurs de riz burkinabè ont besoin d'être ainsi soutenus, face au riz importé subventionné. Réclamons le droit pour tous les pays, et donc pour un pays comme le Burkina, de protéger son agriculture, par des taxes à l'importation.Or, si les producteurs de riz burkinabè veulent être ainsi appuyer par l'état, c'est le moment favorable. Des études récentes ont montré que le monde entier risque de manquer de riz dans les prochaines années. D'où l'intérêt d'appuyer dès aujourd'hui les producteurs de riz burkinabè pour qu'ils soient très vite capables de fournir tout le riz nécessaire à la consommation de l'ensemble du pays.Or aujourd'hui, les burkinabè consomment 4 fois plus de riz qu'ils n'en produisent. D'où l'intérêt pour l'Etat de faciliter la production de riz, et ainsi d'économiser de précieuses devises.Autre sujet d'interrogation pour les producteurs burkinabè : pourquoi sont ils absents du programme de diffusion massive des variétés Nerica (Nouveau riz pour l'Afrique) dont on dit tant de bien, avec son cycle court, et ses qualités ? "Ce riz est nettement plus riche en protéines, a meilleur goût, résiste mieux aux maladies, à la sécheresse, aux sols acides et à la plupart des insectes ravageurs et peut rivaliser avec les mauvaises herbes", dit-on au PNUD. Or ce programme, aujourd'hui, touche le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nigeria et le Togo, mais pas le Burkina Faso !.Une fois de plus, il apparaît clairement que les producteurs (ici les producteurs de riz, mais hier ils s'agissait des producteurs de sésame, ou de coton ) doivent être unis et faire entendre leur voix. Amis lecteurs demandez-vous de quels groupements vous faites partie. Ce groupement est-il rattaché à une fédération ?

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