Noël au village

Cette année encore, j'ai eu l'occasion de passer Noël au village. Comme souvent, à cette occasion, le plat de fête est constitué d'un "riz sauce". La sauce elle-même étant améliorée grâce au bouillon fourni par la cuisson du poulet !

J'ai demandé à mes hôtes s'il connaissait l'origine du riz que nous mangions. Ils ne savaient pas. Ils ont seulement pu me dire qu'il provenait du commerçant du village.

Après le repas et quelques danses, à quelques-uns, nous nous sommes rendus chez le commerçant pour voir d'où provenait le riz de sa boutique : à l'entrée de son magasin nous avons trouvé trois sac de riz. Deux provenaient de Thaïlande (dont le fameux riz "Eléphant d'Afrique !), et le troisième venait de Chine.

Première constatation : le riz importé s'est répandu au village... La dépendance alimentaire se renforce.

Nous avons eu alors une conversation très intéressante. Nous nous sommes posé la question : "les paysans peuvent-ils demander aux populations des villes de consommer burkinabè, si eux-mêmes laissent de côté le riz burkinabè (à peine plus cher), pour se tourner vers la brisure de riz importée ! ?

Le commerçant, quant à lui, est tout prêt à faire venir du "riz de Bagré" (riz en provenance de Bagré au Burkina) si la population du village en demande ! La balle est donc dans le camp des villageois ! Et dans celle du gouvernement, qui pourrait protéger la production du riz burkinabè en taxant le riz importé.

Ouagadougou, le 27 décembre 2003
Maurice Oudet

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