Les APE : Les Accords de Partenariat Economique, ces mal nommés ! |
Il y a quelques jours, au hasard d'une lecture, je suis tombé sur ces mots de Camus : « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde » Je ne résiste pas à vous partager ma réflexions à la lecture de ces mots. J'ai pensé aux APE, et je me suis dit : Les Accords de Partenariat Économique, ces mal nommés ! Je veux parler des Accords de Partenariat Économique (APE) qui sont le prolongement des accords de Cotonou, et que l'Europe veut signer avec 4 régions d'Afrique (sans compter la région du Pacifique, et celle des Caraïbes). Ils sont tellement mal nommés, que certains s'interrogent : Faut-il parler d'Accords de Partenariat Économique ou d'Accords de Paupérisation Économique ? La bonne question à se poser : A qui vont profiter les APE ?
Les APE sont donc incompatibles avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement, notamment avec l'objectif qui demande de tout faire pour réduire l'extrême pauvreté et la faim de 50 % d'ici 2015. De façon plus précise, pour la pauvreté, il s'agit de réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour. Ceci demande une explication. Il ne s'agit pas vraiment d'un dollar par jour, mais d'un dollar par jour "en parité du pouvoir d'achat", ce qui veut dire que les revenus sont comparés à un même panier à l'échelle mondiale. Ce panier, un habitant des États-Unis peut se l'offrir avec un dollar. Au Burkina Faso, avec 103 FCFA. Soit 3 090 FCFA par mois et par personne. Prenons pour exemple cette femme peule du quartier Hamdalaye de Ouagadougou. Elle est veuve et a 7 enfants à charge. Sa seule richesse : 3 vaches (3 zébus) qui lui donnent 5 litres de lait par jour. Elle vend ce lait à 300 FCFA le litre (moins d'un 1/2 euro). Elle garde la moitié de ses recettes pour nourrir la famille, l'autre pour acheter de la nourriture pour ses vaches. Son revenu est donc de 750 F par jour. Elle et ses enfants vivent dans l'extrême pauvreté. Au Burkina, les dernières statistiques de la Banque mondiale indiquent que près de 50 % des Burkinabè vivent dans une extrême pauvreté. La plupart sont des paysans. Tout laisse à penser que les APE vont accroître cette pauvreté rurale. Source : http://millenniumindicators.un.org/unsd/mifre/mi_series_results.asp?rowId=699 Maurice Oudet |