"La célébration de l'An IV sous le thème de la paysannerie doit marquer le départ pour un paysan de type nouveau, correspondant à la société nouvelle en cours d'édification. Il ne s'agit pas pour nous de célébrer le type de paysan arriéré, résigné, naïf, soumis à l'obscurantisme et conservateur farouche. Il s'agit de célébrer la naissance d'un paysan nouveau, responsable et responsabilisé, un homme qui s'ouvre au futur en s'armant de technologies nouvelles. Du reste, l'application croissante du mot d'ordre "Produire et consommer burkinabè" contribue déjà à façonner cette nouvelle image du paysan, grand acteur et bénéficiaire de cette politique d'édification d'une économie nationale indépendante issue de la deuxième conférence nationale des Comités de défense de la révolution.
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Le terme paysan, devra grâce à ces transformations intégrales et à ces effets induits, cesser d'être le terme péjoratif que l'on connaît aujourd'hui pour devenir synonyme de respect, respect dû au combattant digne et fier qui défend les causes justes et qui assume avec succès, et au niveau voulu, sa part dans la production sociale en tant que membre du grand corps qu'est le peuple".
Thomas Sankara
Bobo-Dioulasso
le 4 août 1987