Au service de votre village : le PNGT 2 : Une chance à ne pas laisser passer ! Le 19 février 2002 le président du Faso a lancé officiellement à Gourcy le deuxième Programme National de Gestion des Terroirs. Les Amis de la terre salue cet évènement comme une Bonne Nouvelle pour les 8 000 villages du Burkina Faso. Pourquoi ? Parce que nous avons enfin un programme d’envergure national, qui soit vraiment au service des populations des villages pour les appuyer dans leur volonté d’aller de l’avant. Nous nous proposons de présenter rapidement ce programme. Ensuite, nous vous donnerons quelques indications pour vous permettre de profiter de ce programme qui vous est offert comme un instrument pour vous donner les moyens de votre propre développement. Un objectif global et 3 objectifs plus précis : Réduire rapidement la pauvreté du monde rural et promouvoir un développement durable des villages du Burkina Faso. Pour atteindre cet objectif global, il est proposé 3 objectifs plus précis : 1. Aider les villages (et aussi les groupes de villages) à s’organiser pour mieux gérer leurs ressources et pour progresser ensemble. 2. Chaque village pourra obtenir un appui financier pour financer les
constructions et les travaux dont il a besoin pour améliorer la vie au
village. Quelques exemples : appui pour la conservation des sols et
de l’eau, pour le reboisement, pour améliorer ou développer l’élevage,
pour améliorer les rendements agricoles... Construction de salles
polyvalente, appui à l’alphabétisation... 3. Préserver et restaurer les ressources naturelles (eau, sol, végétation, animaux de brousse). Le PNGT 2 interviendra dans les 45 provinces du pays. Dans 27 provinces, le programme interviendra directement : il s’agit des provinces suivantes : Bazéga, Bougouriba, Boulkièmdé, Comoé, Gnagna, Gourma, Houet, Ioba, Kénédougou, Kompienga, Koulpéogo, Kouritenga, Kourwéogo, Léraba, Namentenga, Nahouri, Nayala, Oubritenga, Passoré, Sanguié, Sanmatenga, Sissili, Soum, Sourou, Tuy, Ziro, Zondoma. Dans les autres provinces, il existe déjà d’autres projets et programmes d’envergure. Le PNGT passera par eux pour intervenir. Ce programme est prévu pour durer 15 ans ( avec 3 phases de 5 ans chacune). Pour réaliser ce programme, il est prévu 5 types d’activités : 1. Des activités pour aider les villages à s’organiser. 2. Un fonds d’investissement local sera mis en place. Ce fonds permettra la réalisations de constructions ou activités devant permettre le développement durable des villages. Il interviendra donc au niveau des villages (chaque communauté villageoise organisée pourra obtenir un financement d’un montant maximum de 18 millions, par projet) et à l’échelle de la province (les projets d’intérêt provincial ne peuvent pas dépasser les 90 millions chacun. Chaque province bénéficiera d’un budget d’en-viron 350 millions de francs pour les 5 ans à venir : 2002 - 2006). 3. Des activités de formation offertes à tous ceux qui collaboreront avec le PNGT dans son rôle d’appui aux communautés villageoises. 4. Des activités pour permettre à tous les usagers de terres rurales de posséder des droits stables et équitables. Pour le moment il s’agit d’un projet pilote (pouvant servir d’exemple et donc être étendu par la suite à l’ensemble du Burkina Faso) qui sera expérimenté dans les provinces suivantes : Soum, Kouritenga, Kompienga , Kénédougoi, Bougouriba et Houet. 5. Enfin il y a toutes les activités que sont la gestion et l’administration du programme lui-même. Vous vous dites peut-être : de belles paroles, des promesses,
nous en avons déjà entendues ! « C’est pour arranger mon village ! ». Mais alors comment faire ? Vous devez commencer par mettre en place une Définition de la CVGT : Les Commissions Villageoises de Gestion des Terroirs (CVGT) sont des organes locaux (un peu comme une association villageoise qui représenterait vraiment tous les villageois) chargés d’assurer l’orientation et la coordination des actions de développement à l’échelle du terroir (du village). Donc les CVGT s’intéressent à tous ce qui peut aider leur village à devenir meilleur, tout ce qui prépare un meilleur avenir pour leurs enfants.Les CVGT assurent leur mission générale d’orientation et de coordination des actions de développement en collaboration et avec l’appui des services techniques de l’Etat et des autres partenaires au développement (comme les associations ou ONG présentent dans votre région ou encore votre paroisse ou encore l’OCADES diocésaine : tous ceux que vous connaissez qui peuvent vous aider !). Comment mettre en place la CVGT de votre village. Il suffit qu’une ou plusieurs organisations villageoises soient décidés. Ou même seulement quelques villageois qui ont compris que c’est bon pour leur village. Alors il faut aller trouver le responsable administratif du village (« le délégué ») qui seul peut convoquer l’assemblée villageoise qui va permettre de constituer cette CVGT. Tous les habitants du village en âge de voter (à partir de 18 ans) seront convoquer à cette assemblée. C’est dire qu’il faudra aller rencontrer les autorités coutumières et religieuses du village, et toutes les associations villageoises qui s’intéressent au développement du village. La convocation est faite par tous les moyens (crieurs publiques...), au moins 15 jours à l’avance. Le préfet est informé par le « délégué » villageois de la convocation de cette assemblée villageoise. Lorsque cette assemblée villageoise (constitutive) est réunie, ses membres choisissent un président de séance et un secrétaire. Cette assemblée villageoise est charger de :
Dans un prochain numéro nous vous donnerons d’autres précisions, comme la composition du bureau de la CVGT. Sachez également que plusieurs CVGT peuvent se regrouper pour constituer une commission inter-villageoise de gestion des terroir en vue de gérer un projet de développement ou de réaliser une action commune. Créons nos CVGT et participons au Programme National de Gestion des Terroirs.
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Encore une bonne nouvelle pour nos villages : Une importante somme d’argent sera bientôt disponible pour soutenir l’alphabétisation et d’autres formations. Le mercredi 12 mars une cérémonie officielle a eu lieu à Loumbila, au siège de l’association Manegdbzanga. Il s’agissait de l’ouverture du FOnds (importante somme d’argent) National pour l’Alphabétisation et l’Education Non Formelle (FONAENF). Les responsables du Ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, dont le Ministre Fidèle Kientéga, des représentants des ONG et de nombreux partenaires au développement étaient présents. Ce n’est pas par hazard que cette cérémonie s’est déroulé au siège de l’association Manegdbzanga. Cette association, en effet, a un programme d’alphabétisation et de formation des adultes très ambitieux, avec des réussites incontestables. L’association qui existe depuis 1991 posséde depuis l’an passé une imprimerie qui lui permet de publier, en moore, son journal et de nombreuses brochures pour la formation des agriculteurs et des éleveurs. C'est au cours du 1er forum national sur l'alphabétisation, qui s'est tenu en septembre 1999, que la mise en place d'un tel fonds a été décidé. Au cours de la cérémonie les statuts et le réglement intérieur de ce fonds ont été présentés, puis signés par 5 (cinq) groupes de représentants. Ainsi, l’Etat, l’Association des municipalités du Burkina Faso, les partenaires techniques et financiers (coopération française, coopération suisse, Pays-Bas, UNICEF), les ONG et le secteur privé étaient représentés. Ce fonds, le FONAENF, a le statut d’Association à but non lucratif (c’est à dire qui n’a pas pour but de faire des bénéfices pour lui-même) et à finalité sociale (au service des populations) dotée de la personnalité juridique (qui est responsable de ce qu’elle fait, comme une personne) et de l’autonomie financière. Le FONAENF a pour objectifs : financer l’alphabétisation des adultes et autres formations, et donc aussi de recueillir des fonds pour cela. Ce fonds est un fonds ouvert à tous, donc également au privé. De nombreux partenaires sont prêts à y mettre des sommes importantes.
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Un
conte traduit du lyele : |
Si nous avons un moyen de déplacement, ( vélo, vélomoteur ou moto, voiture ou autre véhicule ), c'est pour nous déplacer. Ce qui nous fatiguera moins, nous fera gagner du temps. Bref, c'est pour qu'on souffre moins. Mais ce n'est pas seulement de jour que nous utilisons notre moyen de déplacement. Nous pouvons aussi avoir à nous déplacer la nuit. Nous qui avons des yeux et qui voyons clair, ce n'est déjà pas facile de bien voir la nuit lors de nos déplacements. Que dire alors du moyen de déplacement qui est muet et de plus aveugle ? C'est pourquoi le constructeur a prévu le phare. Plus notre engin est puissant, plus notre phare est puissant. Grâce donc à la lumière du phare, nous voyons les obstacles sur la route, ceux qui nous croisent et tout ce qui peut nous surprendre. Ainsi nous pouvons les éviter. Lorsqu'un aveugle rencontre un obstacle, le voit-il seulement pour le contourner ? Nos engins également sont des aveugles entre nos mains lorsqu'ils n'ont pas de phare. Qu'arrive-t-il lorsqu'un aveugle veut diriger un autre aveugle ? Nous rencontrons très souvent des vélos, mobylettes, motos et parfois même des véhicules qui roulent sans phare la nuit. S'il leur arrivait de croiser par surprise quelqu'un ou un autre usager de la route, que peuvent-ils faire ? Que peut-il arriver ? Ne vont-ils pas faire un accident ? ! Maintenant, imaginez deux véhicules qui se croisent. La gêne des phares les obligera sans doute à se rabattre plus à droite pour circuler. A cause de l'éblouissement des phares, peuvent-ils voir le cycliste ou le motocycliste qui circule sans feu arrière et sans catadioptre (le catadioptre est cette pièce qui doit se trouver à l'arrière du vélo - avec le feu arrière - ou de la charrette et qui renvoie la lumière des phares du véhicule qui arrive par derrière - Tout vélo doit posséder cette pièce. Elle peut vous sauver la vie !) ? Le temps de l'apercevoir et il peut être sous les roues ! Par ailleurs si un engin à deux roues sans phare rencontre à toute vitesse un autre engin ou un véhicule, se verront-il à temps et pourront-il s'éviter ou s'arrêter ? 300F ou même 1500F dépensés pour " orner " son engin d'un phare et d'un catadioptre n'auraient pas un goût moins amer que de multiplier, peut-être à l'infini, ces sommes, pour des soins, si toutefois les soins sont encore nécessaires ! Ayons à l'idée que la vie ne s'achète pas ! Avoir longue vie, c'est savoir garder et conserver sa vie ! Retour à la page le Burkina de A à Z |
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