a b c B u r k i n a |
Alphabétisation des adultes |
Le taux d'alphabétisation des adultes est encore très faible au Burkina Faso : il est de l'ordre de 20 %. Dans les villages, il est souvent inférieur à 10 %. (13 % pour les hommes et 7 % pour les femmes). Face à cette situation, un effort important est fait de la part des O.N.G. (Organisations Non Gouvernementales), et des communautés chrétiennes (tant catholiques que protestantes). |
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Si à l'école primaire les cours ont lieu en français dès la première classe du cours préparatoire, l'alphabétisation des adultes se fait le plus souvent dans la langue des élèves. L'état burkinabè prend en charge l'enseignement primaire, et notamment le salaire des enseignants. Il n'en est pas de même de l'alphabétisation des adultes. Les villageois qui veulent apprendre à lire, à écrire et à compter dans leur langue doivent s'organiser pour trouver eux-mêmes un moniteur, les fournitures (un manuel d'alphabétisation, des cahiers et des "bics"...), un tableau noir et un lieu (parfois l'ombre d'un grand arbre, parfois la chapelle du village...). |
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Le plus souvent, ce sont les villageois qui ont construit le local où ont lieu les cours. Assez fréquemment, ils reçoivent une aide de l'extérieur pour payer la toiture (en tôles ondulées) et le ciment. Après la construction d'un local, le plus difficile pour les villageois est de prendre en charge le "salaire du moniteur". Pour ce travail, le moniteur reçoit 500 FF, parfois un peu moins, parfois un peu plus. Au dernier "Forum National sur l'Alphabétisation" (en septembre 1999), il a été recommandé que le moniteur soit pris en charge par une aide extérieure au village. C'est ce que font certaines O.N.G., mais elles sont très loin de couvrir l'ensemble du pays. |
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Chaque année, nous voyons de trop nombreuses communautés villageoises qui n'arrivent pas à rassembler la somme nécessaire pour mettre sur pied cette alphabétisation. Pourtant dans la déclaration universelle des droits de l'homme (article 26), il est dit: " Toute personne a droit à
l'éducation. Que veut dire ce droit si la communauté internationale ne prend pas les moyens de le faire respecter ? |
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La formation initiale est étalée sur deux ans. La première année, les stages durent 10 semaines environ, avec un minimum de 50 jours de cours. La deuxième année, la formation, dite complémentaire, est souvent un peu plus courte (avec un minimum de 30 jours). Les cours ont lieu pendant la saison sèche, par exemple de janvier à mars. En plus de la formation à la lecture, à l'écriture ou au calcul, ont lieu des causeries (des réflexions) sur des thèmes intéressant les villageois comme l'élevage ou la lutte pour garder bonne la terre. |
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Dès la fin du premier cours, la plupart des stagiaires sont capables de lire en public un texte qu'ils ont préparé. Seulement, dans les villages, on ne trouve pas grand chose à lire. Trop souvent, les élèves ne lisent pas assez après la première année, si bien que l'année suivante, ils ont presque tout oublié. Il arrive alors que certains se découragent et ne reviennent pas la deuxième année. D'où l'importance d'offrir de la lecture à la fin du premier stage. C'est justement pour proposer de la lecture aux paysans alphabétisés que le SEDELAN a été créé. |
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La plupart de ceux qui font l'effort de venir une deuxième année, sont définitivement alphabétisés. Par la suite, ils peuvent suivre de petites sessions de 5 jours sur des thèmes techniques liées à l'agriculture, l'élevage ou la gestion. Ils deviennent ainsi les leaders de leur village. Ce sont eux qui font évoluer l'agriculture traditionnelle vers une agriculture moderne respectueuse de l'environnement. Le développement durable au Burkina Faso passe par le développement de l'alphabétisation et des publications destinées au monde rural. |
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