Le lièvre et les animaux de la brousse

(Conte traduit du mooré)

La soif sévissait dans la brousse et tous ses habitants ne savaient plus quel dieu implorer, car tous les marigots avaient tari et toutes les sources étaient à sec. C'est ainsi que de guerre lasse, ils se décidèrent à creuser un puits. Tout le monde marqua son approbation, seul Lièvre n'y voyait pas de nécessité.

Les animaux donc sans Lièvre creusèrent le puits jusqu'à avoir une eau pure et agréable au goût.

Tourmenté par la soif, Lièvre ne trouva pas d'autre solution que d'aller boire au puits commun des animaux de la brousse.

De retour de leur randonnée , les animaux remarquèrent les traces de pas de Lièvre et s'en offusquèrent. Alors ils essayèrent de trouver un moyen pour le prendre et le punir. Après maintes propositions, ils décidèrent de fabriquer une belle demoiselle avec de la glue qui prendrait nécessairement Lièvre s'il y touchait, et ils la placèrent à côté du puits et s'en allèrent à leur promenade.

La soif ne manqua pas de diriger les pas de Lièvre vers le puits des animaux. A la vue de la jeune fille, il se montra galant et la salua. Devant le silence de celle-ci il lui administra une gifle et sa main resta collée à la demoiselle. C'est alors qu'il lui dit :

- Si tu ne libères pas ma main droite, ta tête va s'envoler lorsque je vais te donner une gifle de la main gauche,.

Ce disant, il joignit l'acte à la parole et sa main gauche aussi s'y colla. Il donna des coups de pied et ses pieds également se collèrent à la demoiselle de glue. Ne pouvant plus faire de geste, il resta suspendu jusqu'à la venue des animaux.

A leur arrivée, ils furent contents de voir Lièvre enfin à leur merci. Ils le prirent et tinrent sur le champ un conseil pour trouver quel châtiment lui donner pour assouvir leur vengeance. Les uns proposèrent que l'éléphant le réduise en boue sous ses pattes, d'autres auraient préféré que Lion, roi de la brousse, lui broie le crâne de ses mâchoires puissantes.

Pendant qu'ils discutaient, Lièvre leur proposa la meilleure manière de le tuer de la manière la plus cruelle. Il leur proposa de lui faire un collier de gros poissons et de le jeter très tôt le matin dans la rosée. Ainsi il mourra sans qu'il n'y ait ni reste ni trace.

Les animaux de la brousse trouvèrent l'idée géniale. Ils confectionnèrent un collier avec de très gros poissons qu'ils mirent au cou de Lièvre. Très tôt le matin, accompagnés de tam-tam , de tambours et de flûtes, ils allèrent jeter Lièvre en plein milieu de la rosée.

Une fois à terre, Lièvre ne se fit pas prier pour prendre ses jambes à son cou. Plus loin et hors d'atteinte des animaux les plus rapides, il se retourna et leur demanda :

- Ignoreriez-vous donc que je suis né dans la rosée pour accepter promptement et si naïvement ma proposition ?

Moralité : On n'est jamais trop prudent.

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