« Ces Goudalis, même si ce n’est pas pour toi, quand tu les regardes, tu es contente ! »
Le 28 août 2008, s’est tenue l’Assemblée Générale ordinaire de l’Union Nationale des Mini-laiterie et producteurs de lait local. Au cours de cette assemblée, les membres ont souhaité la mise en place d'un « service technique pour l’amélioration génétique ». Par la suite, plusieurs membres (à Fada N’Gourma, Zorgho, Léo, Ouahigouya…) ont fait part de leur intérêt pour les zébus Goudalis .
Nous avons notamment rencontré un éleveur, entre Zorgho et Koupéla qui n’élevaient que des Goudalis. Ils en étaient très contents. Ils disaient : « J’ai choisi les Goudalis parce qu’ils me donnent la viande, le lait et qu’ils mangent tout ce qu’ils trouvent comme fourrage. Enfin, ils ne tombent pas malades ! » Et il ajouta : « Je suis parti les chercher moi-même au Nigeria. Je sais où en trouver. Je peux y retourner pour les membres de l’Union qui seraient intéressés. » Là-dessus, deux membres du bureau (la présidente, Madame Gariko, et le responsable à la formation, M. Boly Ousmane) sont partis rendre visite à cet éleveur. Cette visite a été déterminante. En découvrant le troupeau, M. Boly a manifesté son enthousiasme : « Voilà un élevage comme j’aimerais en avoir ! » |
Une réunion a donc été programmée au PASMEP (un programme d’appui aux éleveurs du Burkina, et notamment à l’Union nationale des mini laiteries). Voici, pour l’essentiel, ce qui a été dit et décidé. :
- Il a été rappelé que l’objectif n’était pas d’augmenter le nombre de têtes des troupeaux laitiers, mais leur qualité. Donc, ceux qui possèdent « assez » de bêtes sont invités à vendre deux zébus-peuls pour se procurer un zébu-goudali.
- Pour aider les éleveurs liés à l’Union à se procurer des Goudalis, il a été instauré un système de prêt. L’éleveur qui commande un ou plusieurs goudalis doit verser 50 % à la commande, et le reste est avancé par le SEDELAN (grâce à l’appui de quelques correspondants de cette lettre !). Le prêt doit être remboursé dans les 18 mois qui suivent la réception de la commande.
- L’ensemble des commandes fermes (avec l’apport des 50 % requis) s’élevait déjà à 18 goudalis (3 taurillons et 15 génisses). Il a donc été décidé de faire un premier essai.
C’est ainsi que notre membre de l’Union, éleveur-commerçant, est parti au Nigeria… L’attente a été longue, car les animaux ont fait presque toute la route à pied ! Mais le résultat est à la hauteur des espérances. Après une première étape à Sapaga, les goudalis sont arrivés à Yagma, près de Ouagadougou. En effet, la plupart des goudalis de cette première commande (10 sur 18) provenait de l’association des femmes « Potal Jama » de Yagma. |
A Yagma, les animaux avaient bon appétit. Donc, pas d’inquiétude. Même si certains ont maigris sur la route… bien nourris, dans quelques jours, cela ne se verra plus ! Bien sûr, c’est dans 18 mois quand ces génisses auront mis bas et allaiteront leur petit, qu’une véritable évaluation sera possible. Mais déjà la plupart des membres de l’Union sont convaincu de l’intérêt de la formule proposée, et de nouvelles commandent sont en route. Un nouveau départ pour le Nigeria est donc prévu pour ce mois-ci. Merci aux lecteurs de cette lettre qui nous ont soutenus par un prêt ou par un don. Merci aussi, à ceux qui voudraient les rejoindre et soutenir cette « opération goudalis » de l’Union des mini laiteries du Burkina. (Nous contacter).
P-S : Pour ceux qui sont intéressé par le niébé fourrager (voir abc 330 ), |
Koudougou, le 3 juin 2009
Maurice Oudet
Président du SEDELAN