L'heure est venue pour les organisations paysannes de s'approprier l'outil internet !
En moins de 15 jours, j'ai reçu plusieurs e-mail en provenance de membres d'organisations paysannes. Ces courriers contenaient tous des informations pertinentes. C’est ainsi que le 29 août, un membre de l'Union des mini laiteries écrivait :« J'ai entendu une information qui touche notre filière lait. Je vais la partager avec vous, même si nous n'avons aucune solution dans l'immédiat! Ce matin sur les antennes de la radio savane FM, il y avait un communiqué informant le public que des conteneurs de produits laitiers étaient arrivé dans le port de Lomé à destination du Burkina. Il s'agirait de lait en poudre, et de lait dans d'autres conditionnements. Ces produits seraient moins chers que ceux importés ces derniers mois.... Donc vigilance pour l'Union ! ! »
Au même moment, je recevais un courrier électronique du Secrétaire général de la Chambre d'agriculture de Tenkodogo (à l'est de Ouagadougou) m'annonçant que sa chambre d'agriculture est maintenant connectée à Internet, et donc que le moment est venu de renforcer notre collaboration. C'est ce que nous avons commencé à faire, mais de cela je vous parlerai prochainement.
Enfin, hier, de retour d'un voyage d'étude au Sahel, en compagnie de quelques éleveurs de Koudougou, je lis ce message :
Informations sur la situation à Bama par Abdoulaye Ouédraogo, Président de l'Union des coopératives de Bama.
« Le riz se porte bien. Nous sommes au stade de tallage et montaison; ceux qui ont devancé le calendrier agricole sont déjà en récolte .
Le riz se vend bien aussi car à nos jours la boite de riz étuvé coûte 750 francs cfa et le riz blanc à 850 francs cfa la boite de 2 kg, et c'est du jamais vu. Les producteurs sont contents et souhaitent que ce prix soit maintenu pour leur permettre de renouveler leurs équipements agricoles, de subvenir aux besoins de leurs familles et de vivre de leur travail, pas plus ! Les étuveuses font donc de bonnes affaires actuellement ainsi que les producteurs.
Les récoltes aussi s'annoncent bonnes car nous avons prévu un rendement de 8 tonnes à l'hectare. Mais nous risquons de ne pas pouvoir atteindre ce rendement à cause de l'arrivée tardive des intrants agricoles (surtout l'urée qui a commencé à arriver rien que hier, 5 septembre).
Je vous rappelle que l'Etat a pris en charge l'approvisionnement des intrants, mais nous recevons des quantités insuffisantes et qui arrivent en retard. La raison est que cette décision a été prise en début de saison alors qu'il n'y a pas d'usine de production d'engrais au Burkina Faso. il faut donc passer par la Côte d'ivoire ou le Ghana . Retenez aussi que la ville de Bama a pu échapper à une inondation le mercredi 3 septembre et il n'y a pas d'inquiétude. Je vous remercie. »
Comme le note celui qui m'a transmis ce dernier message, « il me semble que c'est un très bon exemple d'utilisation des moyens de communications et qu'il permet de voir ce que pourrait être la force du réseau des OP pour remonter des informations utiles. C'est court, ne demande qu'un temps limité et cela va être utile aux différentes équipes qui travaillent avec les riziculteurs, avec les étuveuses, ou à d'autres qui, comme la CPF, devront faire un bilan des actions de l'Etat à la fin de la campagne. »
Koudougou, le 12 septembre 2008
Maurice Oudet
Président du SEDELAN