A qui profitent les O.G.M. ? (2° partie) |
A qui profitent les O.G.M. (Organismes Génétiquement Modifiés) ?
Pour la première partie : Introduction et les deux premiers chapitres : III - A nouveau, qu'est-ce qu'un OGM ? A la lumière de ce que nous avons vu dans la première partie, reprenons notre question initiale pour différents acteurs : qu'est-ce qu'un OGM ...
Cultiver des OGM, c'est accentuer sa dépendance, pour un bénéfice très incertain ! Les paysans qui ont l'habitude de sélectionner leurs propres semences, ne pourront plus le faire. Les paysans sont obligés, par contrat de verser des droits "technologiques" et s'engagent à ne pas conserver ou semer les semences obtenues lors de la récolte, et à n'utiliser que les pesticides fournis avec les semences OGM, et à permettre l'accès de la société (semencière) à leur propriété pour vérifier qu'ils tiennent leurs engagements. C'est prendre le risque de fatiguer davantage ses terres, de contaminer toute la brousse… pour un avantage qui risque de ne durer que 3 ou 4 ans. C'est le risque de s'endetter : les semences OGM sont nettement plus chères… Les plantes transgéniques plus exigeantes … Que fera le paysan burkinabè quand les pluies ne seront pas au rendez-vous ?
Pour la Sofitex, OGM veut dire Coton génétique Bt. Un coton-insecticide ! Au niveau des bénéfices potentiels du coton transgéniques, les études et observations divergent de façon importante. Certaines font état de bénéfices importants, d'autres signalent des pertes financières par hectare de culture de coton transgénique (principalement à cause du coût d'achat des semences. Y. Ismaêl qui fait état de résultats très favorables au coton transgénique en Afrique du Sud, conclut cependant son analyse en expliquant que "la période de deux ans est courte, aucune conclusion définitive ne peut être dressée quant aux dynamiques de la région. Quelques paysans peuvent décider de retourner aux variétés de coton non transgénique et ce au vu d'une éventuelle augmentation du prix des semences. (…) Finalement, plusieurs années de données sont nécessaires avant qu'un jugement final des bénéfices liés au coton Bt par les petits exploitants puisse être effectif".
En plus de ce qui a été dit sur l'intérêt des OGM pour un paysan burkinabè, nous pouvons ajouter qu'actuellement, les cours du coton sont très bas. Ce n'est sans doute pas le moment de se lancer dans la culture du Coton OGM. Pas avant que les Etats-Unis aient supprimé les subventions à leurs propres producteurs de coton. L'exemple des agriculteurs indiens est à méditer. En 2002, ceux-ci ont dû faire face à une crise financière pour avoir investi 5 fois plus d'argent dans l'achat de semences de coton Bt (4 500 roupies par hectare au lieu de 950 roupies pour des semences traditionnelles), qui se sont révélées être sensibles aux insectes auxquels elles étaient théoriquement résistantes !
Pour lui, les OGM sont avant tout une menace. Les OGM risquent en effet de contaminer ses propres cultures, et de déséquilibrer l'environnement. Les produits "bio" risquent de ne plus être reconnus comme tels.
Les OGM sont pour M. George W. Bush ses meilleures armes. Grâce aux OGM, il compte bien étendre sa domination sur le monde (avec l'appui des Monsanto, Aventis, Syngenta…qui produisent les OGM). Pour cela il n'a pas peur de pratiquer le chantage. C'est ainsi que l'administration américaine a fait pression sur les pays bénéficiaires de l'enveloppe de 10 milliards de dollars pour lutter contre le sida, liant toute aide à une acceptation des OGM. M. Bush n'a pas peur non plus d'accuser les Européens d'être responsable de la famine dans le monde. En refusant les OGM, les Européens empêcheraient les pays en développement de les accepter. Mais si M. Bush est si sensible à la faim et à la pauvreté dans le monde, pourquoi a-t-il augmenté les subventions aux producteurs de coton américains quand les Africains lui ont demandé de les supprimer ! C'est que M. Bush a besoin des voix des producteurs de coton pour être réélu, comme il a besoin de l'appui financier des entreprises qui fabriquent les OGM pour sa prochaine campagne électorale !
Pour tout homme responsable, pour tout député ou responsable politique, la question des OGM est une question sérieuse. Personne ne devrait prendre de décision à la légère. Surtout une décision irréversible. Il est plus facile d'ajouter du sel dans une sauce jugée trop fade que d'en retirer quand celle-ci est trop salée. IV - Que conclure ? Il est urgent d'attendre. Demandons un moratoire sur les OGM d'au moins 5 ans. Maurice Oudet, Bruxelles le 9 juillet 2003 Pour en savoir plus, consultez notre dossier OGM
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