Le Premier ministre burkinabè, M. Tertius Zongo, a animé son premier point de presse, le 12 juin 2007 à Ouagadougou. Interpellé sur la position que le Premier ministre, Tertius Zongo, a sur les Accords de Partenariat Economique (APE), M. Zongo a relevé : « Les APE constituent une question urgente de nos Etats. Venir sur le marché mondial se prépare. Si nous allons à cette ouverture sans suffisamment de préparation, ce sera nuisible à nombre de nos secteurs économiques et sociaux. Aller tout de suite aux APE n’est pas la solution .» |
Le nouveau Premier ministre du Burkina Faso :
« Aller tout de suite aux APE n’est pas la solution » |
Le Premier ministre burkinabè, M. Tertius Zongo, a animé son premier point de presse, le 12 juin 2007 à Ouagadougou. Interpellé sur la position que le Premier ministre, Tertius Zongo, a sur les Accords de Partenariat Economique (APE), M. Zongo a relevé : « Les APE constituent une question urgente de nos Etats. Venir sur le marché mondial se prépare. Si nous allons à cette ouverture sans suffisamment de préparation, ce sera nuisible à nombre de nos secteurs économiques et sociaux. Aller tout de suite aux APE n’est pas la solution .» Nous sommes heureux d'entendre un Premier ministre de l'Afrique de l'Ouest parler ainsi. Surtout qu'il s'agit du Premier ministre de M. Blaise Compaoré, le président en exercice de la CEDEAO. Il me semble que "l'esprit de Cancún" est de retour. Cet esprit qui soufflait alors sur les pays africains. Cet esprit qui a fait dire, en son temps, au Ministre burkinabè du Commerce, M. Benoît Ouattara : "On ne peut pas signer les yeux fermés n'importe quel texte !" Or les APE, en l'état actuel (d'après la version proposée par l'Union Européenne), sont justement n'importe quoi ! Si " aller tout de suite aux APE n'est pas la solution ", il faut donc se préparer pour obtenir des APE favorables aux Etats et aux populations de l'Afrique de l'Ouest. L'urgence, me semble-t-il, est d'envoyer un signal fort à l'Union Européenne. Ce signal devrait montrer clairement que la CEDEAO n'a pas l'intention de brader ses intérêts. Qu'elle compte bien se protéger comme le font les grandes puissances, Union Européenne et Etats-Unis compris ! Cela pourrait être un signal en deux temps : 1. Instaurer une bande à 50 % dans le TEC (Tarif Extérieur Commun) de la CEDEAO, et cela tout spécialement en vue d'appliquer la politique agricole commune, l'ECOWAP, de la CEDEAO. 2. Confirmer cette volonté politique d'appliquer l'ECOWAP en utilisant largement "les produits spéciaux", et les "produits sensibles" dans les APE (les "produits spéciaux" à l'OMC sont des produits que les Pays en développement sont autorisés à ne pas libéraliser. A cette liste, d'autres produits peuvent être écartés de la libéralisation demandée par les APE. Ils sont appelés "produits sensibles"). Plusieurs études montrent que dans le cadre des APE la CEDEAO pourrait ne libéraliser son commerce qu'à hauteur de 50 %, tout en respectant les règles de l'OMC. (Voir abc Burkina 183) Le président Blaise Compaoré a montré une grande détermination pour défendre le coton africain aux Etats-Unis et à l'OMC. Si aujourd'hui, avec l'appui de son Premier ministre, il se battait pour obtenir un APE équitable, pour sauver l'ECOWAP et pour faire reconnaître le droit de souveraineté alimentaire de l'Afrique de l'Ouest, nul doute que ce dernier combat resterait dans l'histoire ! Koudougou, le 18 juin 2007 |