« Les communautés villageoises ont démontré qu’elles sont bien
capables d’atteindre des résultats si l’occasion leur en est donnée »

En son temps, nous avons bien accueilli le deuxième Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT2). Il s'agit d'un programme financé en grande partie par la Banque mondiale. Dans un numéro de notre revue « Les amis de la terre », nous avons invité les communautés villageoises à se l'approprier. Ce programme repose sur le dynamisme des CVGT (Commission Villageoise de Gestion des Terroirs).

Elles ont pour vocation de rassembler en leur sein toutes les forces vives du village et de travailler à son développement. C'est pourquoi nous avons traduit en plusieurs langues du pays le document officiel qui explique comment mettre en place une CVGT et comment elle doit fonctionner. Nous avons collaboré directement avec les responsables du PNGT2 en publiant, à leur demande, en 9 langues et 30 000 exemplaires, un document d'appui à la gestion. La première phase de ce programme s'achève en juin 2007. Ses résultats apparaissent très satisfaisants, comme en témoignent les prises de position suivantes.

Pour M. Mats Karlsson, directeur pays de la Banque Mondiale pour le Burkina Faso, "la première phase du projet (2000 à 2006) a réalisé des résultats impressionnants. A titre d’exemples, 4 000 villages, soit 50% des villages du Burkina, ont mis en place des commissions villageoises de gestion des terroirs et renforcé les capacités locales de planification, d’exécution et de gestion ; 39 millions de dollars (20 milliards de francs CFA) ont été investis dans 12 000 micro projets (infrastructures hydrauliques – retenues d'eau, digues filtrantes...- , socioéconomiques – écoles, centres d'alphabétisation, maternités... - , gestion des ressources naturelles, amélioration de la fertilité des sols".

M. Mary A. Barton-Dock, directeur secteur de la Banque Mondiale pour le projet, relève pour sa part que « les communautés ont démontré qu’elles sont bien capables d’atteindre des résultats si l’occasion leur en est donnée ; des microprojets financés par le premier projet se sont avérés 30% moins chers comparés à d’autres projets semblables ; et les infrastructures sont entièrement fonctionnelles grâce au sens élevé de responsabilité des communautés ».

En s'appuyant sur ces bons résultats, le 29 mars 2007 à Washington, la Banque mondiale a approuvé un crédit d’un montant de 74 millions de dollars US (environ 37 milliards de francs CFA). Il servira à financer les coûts de la deuxième phase du deuxième programme national de gestion des terroirs.

Nous nous en réjouissons et nous sommes prêts à continuer à collaborer avec ce projet pour faciliter le développement durable du monde rural du Burkina Faso.

Nous souhaitons que tous les membres du gouvernement du Burkina et tous les responsables de la Banque mondiale s'approprient le résultat principal de ce projet : « Les communautés rurales ont démontré leur capacité d'atteindre des résultats ». Pourquoi alors ne pas leur faire davantage confiance en complétant ce programme avec une véritable politique agricole et alimentaire construite sur le droit de souveraineté alimentaire ?



Brescia (en Italie), le 22 mai 2007
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

 

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