« Nous nous sommes mis ensemble pour lutter contre la pauvreté »
Du 12 au 28 novembre 2012, j'étais en Ouganda. J'ai pu en profiter pour visiter quelques groupements paysans dans la région de Katakwi. Un après-midi, nous étions bien installé à l'ombre de quelques arbres. Nous avions terminé les présentations. C'est alors que le responsable du groupement a pris la parole. J'ai été frappé par ses premiers mots...
En effet, ils commença les échanges par ces mots : « Nous nous sommes mis ensemble pour lutter contre la pauvreté ». Ces mots m'ont d'autant plus frappé que le climat est doux, les pluies relativement abondantes. Autour des cases, on trouve de nombreux arbres fruitiers, principalement des agrumes et des bananiers... Ce qui donne une impression d'aisance relative.
Nous avons essayé de comprendre pourquoi, eux aussi, comme de nombreux paysans à travers le monde, étaient pauvres. Une brève analyse a mis en évidence que les paysans vendaient leurs productions (arachide, maïs, millet, sorgho...) à des prix peu rémunérateurs. Apparemment, les commerçants et les transformateurs semblaient mieux organisés que les paysans et faire des profits plus importants.
Et comme mes interlocuteurs étaient autant éleveurs qu'agriculteurs, nous nous sommes demandés s'ils ne devaient pas étudier la possibilité de s'organiser, entre autres, pour extraire eux-mêmes (en créant une coopérative) l'huile de leur production d'arachide, et commercialisée cette huile. Ils pourraient en plus récupérer le tourteau d'arachide, et améliorer ainsi l'alimentation de leur bétail.
Par la suite, j'ai visité quelques boutiques d'alimentation. J'ai vu, avec plaisir, que les produits ougandais ne manquaient pas et étaient souvent bien présentés. J'ai pu noté aussi que les prix n'étaient pas particulièrement bas. Ce qui a conforté en moi l'idée que les paysans pourraient renforcer leur organisation pour mieux maîtriser les prix, et pour créer des coopératives de transformation. Notamment pour pouvoir commercialiser la farine de millet, de maïs... dans des emballages modernes de 1, 2 ou 5 kg (voir photos ci-contre).
J'ai eu aussi la joie d'assister à un mariage, et de goûter au dolo (bière de mil) de petit mil. Dolo que nous avons partager sans "calebasse"!
J'ai eu l'occasion de descendre vers le sud, à Mbarara. Là, j'ai été impressionné par la consommation de lait. Régulièrement, on aperçoit des cycliste, mais aussi des camions, qui transporte des bidons de lait. Dans les « maquis » (bar/restaurant) de nombreux clients consomme du lait frais. Dans les boutiques, on trouve du fromage fabriqué localement, vendu sous le nom de « Gouda » ou « Parmesan».
En voyant cela, je me suis dit :
« Il est temps pour nous, au Burkina, de lancer la toMme du Sahel ! »
Koudougou, le 16 décembre 2012
Maurice Oudet
Président du SEDELAN