a b c B u r k i n a |
Les amis de la terre N° 16 |
Préparons l'avenir :. Protégeons nos producteurs de riz ! Taxons le riz à l'importation ! ou Les paysans doivent faire entendre leur voix ! Au Burkina Faso, comme dans les pays voisins, les paysans sont plus de 80 % de la population. Et pourtant, ils sont les grands absents de la vie politique. Une fois les élections passées, qui circulent encore dans les villages ? Et surtout à l'Assemblée Nationales, qui s'intéressent à leurs problèmes. Il y a quelques années, il m'est arrivé de demander à
un homme politique, ce que son partis souhaitait faire envers les paysans.
Il m'a répondu aussitôt : "Oh, les paysans, on ne les craint pas
!". Cette petite histoire vraie, doit nous faire réfléchir. Nous venons d'élire nos députés. Parmi eux, lesquels défendent vraiment les paysans ? Or, le monde a changé. Nous ne vivons plus dans des villages isolés. Cela veut dire que l'intérêt des paysans doit être défendu au niveau du Gouvernement et de l'Assemblée Nationale. Il y a quelques mois, nous avons réfléchi sur la situation du coton, et nous avons vu que les subventions américaines "gâtent" le marché. Depuis la situation a empirée. Les américains, loin de répondre à l'appel des producteurs de coton africains, ont encore augmenté leurs subventions à leurs propres producteurs de coton. Qu'a fait le gouvernement en faveur des producteurs de coton, au niveau national et international ? Qu'ont fait les députés. Y-a-t-il eu à l'Assemblée Nationale un débat sur la situation créée par l'effondrement des cours du coton sur le marché mondial ? Aujourd'hui, je voudrais réfléchir avec vous sur la situation du riz. Si dans nos villages, la plupart des familles consomment surtout du mil, du sorgho et du maïs, en ville, nombreuses sont les familles qui mangent du riz au moins une fois par jour. Sa préparation est plus rapide. Aussi, le Burkina Faso importe de plus en plus de riz. Voyant cela, bon nombre de paysans se sont mis à la culture du riz. Mais le plus souvent, ils ont trouvé que les commerçants n'offraient pas un prix rémunérateurs, disant que le riz importé, comme celui venant de Thaïlande était moins chers. Comment du riz venant de si loin peut-il être moins cher que le riz produit au Burkina ? La raison en est très simple. La Thaïlande subventionne le riz qu'elle exporte, pendant qu'elle soutien les prix du riz sur son marché intérieur (pour cela elle effectue des achats publics et constitue ainsi des stocks régulateurs). Les subventions à la production et à l'exportation sont les armes des riches. Demandons leur suppression. En effet, puisque tous les pays ne peuvent pas l'utiliser, elles introduisent de profondes injustices, et menacent la sécurité alimentaires des pays pauvres (et même l'économie des pays pauvres, comme dans le cas du coton). Nous le savons tous : Le Burkina Faso n'a pas les moyens de subventionner son agriculture comme les pays riches. Doit-il pour autant renoncer à pouvoir nourrir lui-même sa population ? Non ! Pourquoi le Burkina Faso ne ferait pas comme l'Indonésie qui protège ses propres producteurs de riz grâce à des taxes à l'importation ? Cela fait monter les prix du riz importé sur le marché intérieur, et les producteurs indonésiens peuvent vendre leur riz à un prix rémunérateurs. Les producteurs de riz burkinabè ont besoin d'être ainsi soutenus, face au riz importé subventionné. Réclamons le droit pour tous les pays, et donc pour un pays comme le Burkina, de protéger son agriculture, par des taxes à l'importation. Or, si les producteurs de riz burkinabè veulent être ainsi appuyer par l'état, c'est le moment favorable. Des études récentes ont montré que le monde entier risque de manquer de riz dans les prochaines années. D'où l'intérêt d'appuyer dès aujourd'hui les producteurs de riz burkinabè pour qu'ils soient très vite capables de fournir tout le riz nécessaire à la consommation de l'ensemble du pays. Or aujourd'hui, les burkinabè consomment 4 fois plus de riz qu'ils n'en produisent. D'où l'intérêt pour l'Etat de faciliter la production de riz, et ainsi d'économiser de précieuses devises. Autre sujet d'interrogation pour les producteurs burkinabè : pourquoi sont ils absents du programme de diffusion massive des variétés Nerica (Nouveau riz pour l'Afrique) dont on dit tant de bien, avec son cycle court, et ses qualités ? "Ce riz est nettement plus riche en protéines, a meilleur goût, résiste mieux aux maladies, à la sécheresse, aux sols acides et à la plupart des insectes ravageurs et peut rivaliser avec les mauvaises herbes", dit-on au PNUD. Or ce programme, aujourd'hui, touche le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nigeria et le Togo, mais pas le Burkina Faso !. Une fois de plus, il apparaît clairement que les producteurs (ici les producteurs de riz, mais hier ils s'agissait des producteurs de sésame, ou de coton ) doivent être unis et faire entendre leur voix. Amis lecteurs demandez-vous de quels groupements vous faites partie. Ce groupement est-il rattaché à une fédération ?
L'autre jour en me rendant à Bobo-Dioulasso, je me suis arrêté à Wahabou pour saluer un ami. Je l'avais aidé à trouver des semences de soja, et il me disait combien il était content. Il avait semé un yorouba de soja, et il en avait récolté 18 ( 3 tines ). Puis il ajoutait : "Mais c'est surtout ma femme qui est contente. Tous les 10 jours, elle prépare un yorouba de soja et en fait du soumbala. Ses voisines sont au courant et viennent régulièrement lui acheter son soumbala de soja, qu'elles trouvent très bon. A chaque fois elle gagne 1 600 F ou 1 650 F. Cela lui rapporte donc près de 5 000 F par mois, pour les besoins de sa famille. Cet ami me disait que cette année, il allait en cultiver davantage. Je lui ai répondu : "N'hésite pas à en faire davantage, car c'est bon pour la santé : pour la santé des adultes, et pour la santé des enfants. Si vous voulez que votre famille soit en bonne santé, voici ce que je vous conseille. Chaque jour vous donnez une cuillérée à soupe de farine
de soja à chacun des membres de la famille. Comment faire ? C'est très
simple.
Têngembiiga. les nouveaux alphabétisés sont en danger ! Un grave danger menace les nouveaux alphabétisés : celui de retomber dans l'analphabétisme. Pour éviter cela, ils doivent s'efforcer de lire un peu chaque jour après leur stage. Vous pouvez les aider : offrez-leur de quoi lire parmi les ouvrages suivants :
A Poll ne a Martînd kamba (moore) (facile à lire) Faso k*r*lenkow de Tamini Gabriel (jula) (facile à lire) Taôosnaaba de Mis$ll Nink$$ma (moore) (plus difficile) Quelques Cahiers Rureaux du CESAO (en moore et jula) (300 F, 250 F ou 200 F suivant la quantité) Cahier n° 1 : L'eau manque à nos cultures : que faire ? Cahier n° 3 : Guide de l'animation villageoise Cahier n° 4: Comment garder bonne la terre ? Cahier n° 5 : Les ennemis du mil Cahier n° 10 (jula) : Engrais chimique et engrais organique. De nombreuses fiches techniques en français, moore et jula (150 F,
100 F par quantité), spécialement : Le neem : un ami pour votre santé et vos cultures Comment conserver les haricots La Commission Villageoise de Gestion des Terroirs (CVGT) Rappel : Des émissions radiophoniques sous forme de
cassettes ou de CD-Audio sont également à votre disposition: (en moore,
lyele et français) (1 200 F la cassette) Chaque année : L'almanach de l'Assistance Ecologique en moore, jula, lyele et dagara. (300 F, 250 F ou 200 F suivant la quantité). Merci de passer vos commandes dès septembre ou octobre. Enfin sachez que nous avons cassé le prix des abonnements groupés à
nos revues (Les amis de la terre, vous recevrez 20 exemplaires de ces revues pendant un an, soit 20 exemplaires à chaque trimestre. N'hésitez pas à offrir un tel abonnement à vos parents restés au village.Nous sommes à votre disposition pour toute information complémentaire. Culture de contre saison : La tomate décimée par un ravageur (paru dans Fenop-Info n°6) suivi de "La Mouche blanche : un suspect sérieux" (paru dans Fenop-Info n°6)
Conte entendu auprès de mon père SANON Joseph dans les années 1950…. Traduit le 7-08-2000 Abbé Joanny SANON Retour aux Amis de la terre Retour à Burkina A à Z |
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