Une vache se nourrit d’abord d’herbes fraîches ou, à défaut, de foin.


Le lundi 3 mai 2010, 50 éleveurs et transformatrices venus de 24 laiteries membres de L’Union Nationale des Mini laiteries et des producteurs de lait local se sont retrouvés autour de M. Georges Cothenet, Docteur Vétérinaire, pour une journée de formation sur l’alimentation des vaches laitières.

Chaque laiterie s’est présentée brièvement. Dès ce tour de table, il est apparu qu’à cette époque de l’année, la plupart des laiteries étaient mal approvisionnées en lait. Certaines qui transformaient plus de cent litres de lait par jour de fin juillet à janvier ne réceptionnaient plus que 10 à 20 litres de lait par jour.

Le niebe fourrager, ici, à Aribinda, donne un fourrage de qualitéDès le mois de septembre il faut stocker son foinC’est dire que tous étaient avides de profiter de la vaste expérience de M. Georges Cothenet qui a travaillé dans de nombreux pays dont la France, la Côte d’Ivoire, l’Inde, la Chine… et le Brésil où les conditions de l’élevage sont proches de celles de l’Afrique de l’Ouest.

M. Cothenet, venu de Bretagne en lien avec l’association ABADAS (Association Bretonne d’Aide Directe à l’Afrique Subsaharienne), nous a rappelé les trois éléments nécessaires pour produire du lait :

 

  1. Des vaches ayant de bonnes qualités pour produire du lait, c'est-à-dire de bonnes laitières, comme les     Goudalis ou les Girs du Brésil.
  2. Des vaches en bonne santé (d’où l’importance de protéger les vaches des maladies (soins, vaccinations…).
  3. Et bien sûr, une bonne alimentation ! Ce qui était le thème de cette journée de formation.


Un trou dans la latérite peut suffire pour faire des bottes de foinLa paille sèche n'ai pas un bon fourrage !Pour commencer, il nous a rappelé que l’élément de base de la ration de la vache, c’est l’herbe fraîche. D’où la difficulté de nourrir ses animaux en saison sèche. D’où la nécessité de stocker du fourrage de qualité pour aider notre bétail à passer cette saison.

Or la paille sèche n’est pas un fourrage de qualité. On obtiendra un fourrage de qualité en fauchant des herbes de qualité, des herbes nourrissantes et en les fauchant au bon moment (au plus tard à la floraison ; ici, le plus souvent, en septembre). Ce qui n’est pas toujours facile car il faut le faire sécher et le mettre à l’abris avant qu’il soit frappé par la pluie.

Il faut savoir qu’un foin de qualité est très différent de l’herbe sèche . La paille sèche peut permettre à une vache de survivre, mais ne lui permet pas de donner du lait, et surtout pas en quantité.
D’abord parce que, en séchant, l’herbe perd beaucoup de ses qualités nutritives, et aussi parce que la vache n’a pas beaucoup d’appétit quand on lui offre seulement de l’herbe sèche.

Une vache consomme facilement 20 à 22 kg d’herbe verte (qui contient beaucoup d’eau) ou 5 à 6 kg de foin de qualité (et dans ces deux cas, elle peut donner 5 litres de lait par jour). Mais elle ne consommera que 4 kg d’herbe sèche (pour donner 1 ou 2 litres de lait ; et le veau ne nous laissera rien !)
Retenons que si nous voulons que nos vaches laitières nous donnent du lait en saison sèche, il nous faut leur donner, chaque jour, 5 à 6 kg de foin de qualité.

La semaine prochaine, nous parlerons des compléments alimentaires, qui ne sont que des compléments, et qui donc ne remplaceront jamais le fourrage (herbe ou foin).

Parmi ces compléments alimentaires, nous connaissons le tourteau de coton. Mais actuellement, il manque cruellement, ou il est devenu hors de prix ! Mais nous verrons que le soja, que nous connaissons encore mal (au Burkina) peut remplacer avantageusement le tourteau de coton (que nous connaissons, mais qui est indisponible !)

Koudougou, le 10 mai 2010
Maurice Oudet
Président du SEDELAN

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