Le Fonio

Quelques conseils pour conserver les haricots

Votre journal s’adresse à vous par la radio : écoutez-le !


Le Fonio

Le nom international du fonio est Digitaria exilis.
En bambara et en jula, il est appelé foni; en mooré kiu.
En wolof, findi; en fulfuldé, sérémé; en haoussa, acha.

Dans certains pays, on trouve du fonio sauvage (pas cultivé),
mais il est cultivé dans un certain nombre de pays, comme au Burkina
(par exemple dans la région de Nouna (Bomborokuy).

Le fonio est une petite herbe.

Il pousse serré et monte moins haut que le genou.
Ses feuilles sont étroites, et longues comme la largeur de la main.
Ses fleurs, puis ses graines sont groupés sur 2 à 4 petites tiges
disposées comme les rayons d'une roue;
ses graines sont toute petites.

Il y a plusieurs variétés qui produisent plus ou moins vite :
le fanum d'origine guinéenne produit en 120 jours;
le tobrum d'origine sénégalaise produit en 60 à 90 jours.

C'est une céréale qui se vend plus cher que le mil,
parce qu'elle est peu cultivée,
et difficile à décortiquer.

Le fonio pousse presque partout,
même si la terre est peu profonde.
Il ne demande pas beaucoup d'eau
et résiste bien à la sécheresse.
Deux ou trois sarclage suffisent pour son entretien.
Tu peux augmenter la production du fonio
en mettant dans ton champ de la fumure organique (compost) :

c'est mieux que l'engrais chimique.
Et tu pourras obtenir le label biologique
(et le vendre plus cher).

Tu sèmes le fonio à la volée.
Tu peux aussi le semer groupé en poquets
ou en lignes pour faciliter l'entretien.
Il germe au bout de deux ou trois jours
et fleurit au bout de 50 jours.
Le fonio est récolté un peu avant qu'il soit mûr
parce que ses graines tombent vite.

Le fonio a pour ennemis, dans les champs,
quelques mauvaises herbes qui lui ressemblent et le striga.
Dans le grenier, un petit papillon pond sur le fonio;
en grandissant, ses petits, les chenilles, mangent les graines.
Mélange de la cendre de bois à ta récolte de fonio
pour la protéger dans le grenier.
Mais pour la réserve de la nourriture de la famille,
tu peux faire cuire légèrement à la vapeur puis faire sécher.

Le fonio est un très bon aliment.
Son goût ressemble à celui du riz;
il donne aussi un très bon couscous facile à digérer.
Il est riche en fer et a beaucoup d'autres qualités.
Aussi certaines maman donnent la bouillie de fonio
à leurs petits enfants qui commencent à manger.

Le fonio cuit accompagne très bien certains médicaments
(ceux de la rougeole, par exemple)
et fait un bon aliment de régime,
dans le cas de diabète, de vomissements…

Le fonio est une céréale
qui est un très bon aliment;
c'est la première céréale
que nous récoltons.

Perspectives  :

Le fonio, au Burkina Faso, est surtout cultivé
dans la moitié nord du pays, dans des régions
assez pauvres, où les paysans n'utilisent pas d'engrais.
Vu ses qualités nutritives, il serait intéressant d'en
faire la promotion dans la filière bio.

Le développement de sa culture est freiné par la difficulté de le décortiquer.
Cependant cet obstacle ne semble pas insurmontable  :
en effet de nouveaux modèles de décortiqueuses, performantes, sont apparus sur le marché.

Ils sont fabriqués au Sénégal. Il faut compter 800 000 F pour un décortiqueur électrique et 1 150 000 F pour une machine marchant au gasoil. (plus le port)Toute association intéressée peut contacter le journal.
Ces machines sont capables de traitées 20 à 30 kg en une heure (contre deux heures, pour un kilo, pour une femme). De plus ces machines sont légères. Il est facile de les transporter de village en village.

Toute association intéressée est invitée à prendre contact avec le journal.

Tout partenaire potentiel du nord (filière bio) intéressé, est invité à prendre contact avec nous  : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Merci !


Quelques conseils pour conserver les haricots

Il s'agit de lutter contre les insectes de stockage par le séchage solaire.

  1. Faire un lit de paille.
  2. Sécher au soleil en fin de matinée.
  3. Dérouler une toile plastique noir sur le lit de paille.
  4. Étaler ensuite les graines de niébé (haricots) sur la toile plastique noire.
  5. Couvrir les graines avec une toile plastique transparente.
  6. Plier les rebords des deux toiles plastiques.
  7. Garder pliés les rebords des toiles. Ramasser les graines en début d’après-midi.

Ces conseils proviennent d’une fiche technique éditée par l’INERA, au centre de recherche de Saria (Koudougou).

 


 

Votre journal s’adresse à vous par la radio : écoutez-le !

Il y a déjà quelques mois, des amis nous ont dit : « Nous aimons beaucoup notre journal « Les amis de la terre ». Mais au village ceux qui peuvent le lire ne sont pas nombreux. Il faut aussi que « Les amis de la terre » s’adresse aux paysans par la radio. Alors, tous les villageois entendront les conseils des « Amis de la terre ». Cela nous aidera, quand nous nous réunissons, à voir ensemble ce que nous pouvons faire pour que notre village avance. Si la radio et le journal parlent dans le même sens, cela nous aidera beaucoup.

Et bien, nous avons suivi ces conseils. Et, depuis le mois d’octobre, nous produisons une émission par mois. Voici la liste des émissions déjà réalisées (disponibles sur cassettes audio).

1. La jachère.

2. Ne volons pas la nourriture de notre mère, la terre.

3. Alphabétisation et Développement.

4. Le jardinage.

5. Le commerce des oignons au Burkina.

6. La fabrication du compost.

7. Le Zaï (méthode traditionnelle de culture bien adaptée au Sahel).

8. L'école bilingue.

9. L'excision.

Ces émissions sont disponibles chez «Les amis de la terre » à Koudougou (voir adresse page 10), au prix de 1 500 F la cassette. Dans votre groupement villageois, il y sûrement quelqu’un qui possède un magnétophone. Pourquoi ne pas acheter ces

Si votre radio préférée ne les a pas encore programmée, demandez à son responsable d’entrer en relation avec nous.

Il est temps de faire du compost !

Nous avons fait 4 émissions qui forment un tout : La jachère – Ne volons pas la nourriture de notre mère (la terre) – Le compost – Le zaï. Ces 4 émissions sont disponibles au journal à Koudougou pour 5 000 F au lieu de 6 000 F.

Pourquoi ces 4 émissions.

Parce que, déjà dans une grande partie du Burkina, la situation des paysans est devenue très difficile. La population augmente chaque année. Elle augmente très vite, puisqu’elle double tous les 25 ans. Aussi dans certaines régions les paysans ne peuvent plus laisser leurs terres se reposer. Et donc ce que l’on appelle la jachère a disparue. Les villageois font de nouveaux champs (puisque la population augmente), et donc ils abattent des arbres pour faire ces nouveaux champs, alors qu’au village les femmes ont besoin de plus de bois qu’autrefois (puisque, encore une fois, la population a augmentée !). Bientôt, le bois ne suffit plus, et les femmes rapportent à la maison tout ce qui peut alimenter le feu, comme les tiges de mil et même parfois le fumier des animaux. Et très vite, les terres s’appauvrissent : on ne les laisse plus se reposer et on leur retirent leur nourriture (tiges de mil, le fumier des animaux…).

Il est grand temps de réagir ! Or ceux qui ont cherché des solutions pour remplacer la jachère vous le diront : aujourd’hui la solution passe par la fabrication d’engrais organique, la fabrication du compost.

Oui, il est temps de faire du compost !

Il est temps de faire du compost, parce que nos terre sont déjà fatiguées (ou pour que vos terres ne soient jamais fatiguées, si vos terre sont encore bonnes) ; et même de faire beaucoup de compost, si nous avons beaucoup de terre à nourrir, ou si nos terres sont très fatiguées.

Il est de temps de faire du compost

parce que les mois de septembre et d’octobre sont excellent pour ce travail, notamment en brousse. Parfois les paysans n’ont qu’une fosse à compost près de leur maison d’habitation. C’est nettement insuffisant. Alors pourquoi ne pas faire une ou plusieurs fosses en brousse près de vos champs. Vous pouvez trouver de l’herbe pas loin de vos champs. Il vous suffira de la couper et de la mettre dans votre fosse. Les dernières pluies vous aideront à les faire pourrir. Si cela ne suffit pas, peut-être y a-t-il une mare près de vos champs. Pourquoi ne pas faire vos fosses à côté de cette mare ? Vous pourrez ainsi l’arroser plus facilement.

Réfléchissez : avez-vous eu assez de compost cette année pour toutes vos cultures ? Alors, n’est-il pas temps d’en faire davantage ?

Plus jamais ça !

Au moment où j’écris ces lignes, nous terminons une émission sur l’excision. Pourquoi une telle émission ? Parce que quand votre journal « Les amis de la terre » parcoure le pays, il écoute les villageois. Quand il découvre quelque chose de bon, il essaie de la faire connaître aux lecteurs pour leur donner de bonnes idées. Mais il lui arrive aussi d’entendre de mauvaises nouvelles. Parfois il n’en parle pas pour ne pas vous décourager. Mais parfois ces mauvaises nouvelles sont utiles à entendre. Elles nous aident à changer nos habitudes quand celles-ci ne sont pas bonnes.

C’est ainsi qu’en nous promenant à travers le pays, nous avons souvent entendu parler de malheurs qui sont arrivés dans des familles avec la pratique de l’excision. Des filles sont mortes à cause de cette pratiques ; des femmes ont souffert à l’accouchement, toujours à cause des suites de l’excision.

Aussi, ce qui est arrivé dans un village à cause de l’excision mérite d’être connu. Un jour un responsable de l’action sociale est venu faire une causerie dans ce village : il s’agissait d’expliquer les méfaits de l’excision et d’inviter la population à abandonner cette pratique. La population est sortie pour écouter la causerie. Après cela le chef a dit qu’ils avaient bien compris, mais que cette pratique est demandée par la coutume, et donc qu’ils ne pouvaient pas abandonner cette coutume sans demander aux ancêtres. Là dessus, l’animateur est parti. Les ancêtres ont été consultés. Ils ont répondu qu’il fallait continuer à exciser les filles. Peu de temps après la propre fille du chef a du subir l’excision. Par malheur, cela c’est mal passé : la fille est morte. A la demande du chef, les ancêtres ont été à nouveau consultés. Cette fois, ils ont répondu que les temps avaient changés, que maintenant ce n’était plus nécessaire d’exciser les filles. Depuis ce temps les filles ne sont plus excisées dans ce village.

Dans cette même émission, vous pourrez entendre le chef de Rulu (un ancien enseignant), près de Koudougou, qui explique comment à Rulu également, grâce à la sensibilisation qu’il a pu faire, cette pratique a été abandonnée. Ceci nous montre qu’en pays moosi au moins (mais ailleurs ce n’est pas très différent) ceux qui luttent contre l’excision ont tout intérêt à se concilier les chefs de village !

Le meilleur remède contre la dysenterie amibienne:
L’Euphorbia Hirta.

 

L'Euphorbia Hirta :En moore wal-bîisumou bullibîisum; en lyelebÌyil.

1° Pour adulte: Cueillir 4 ou 5 têtes de 5 cm. Rincer à l’eau propre, croquer et avaler avec un demi verre d’eau, trois jours de suite. Vous pouvez recommencer l’opération 15 jours plus tard.

2° Pour les bébés: un brin terminal de 5 cm, lavé à l’eau, pilé et mélangé à 2 cuillerées de bouillie prête à manger, matin et soir, deux à trois jours.

Cette plante est très répandue en hivernage. Vous en trouverez près des points d’eau… Faites en provision pour le reste de l’année.

Que Dieu vous donne la santé !

On peut l’utiliser aussi préventivement pour protéger ses poules : chaque semaine, faire une infusion avec cette plante, et remplacer l’eau que vous donnez à vos poules par cette infusion.

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