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En vous rendant sur le site web de l’O.M.C., sous le titre :

« L’évolution du processus d’intégration de la CEDEAO »,

vous pouvez trouver le passage suivant :

« Apres avoir connu des péripéties difficiles, le processus d'intégration au niveau de la CEDEAO (*) connaît aujourd'hui un réel renouveau. Ainsi, un nouveau calendrier en vue de l'application effective de la zone de libre échange et du TEC a été adopté. La zone de libre échange doit être effective en fin 2004 et le TEC en fin 2007, suivant le schéma de l'UEMOA (*) avec peut être quelques légères modifications. »

(Source : le site web de l’O.M.C. : Organe d'examen des politiques commerciales des 28 et 30 juin 2004 - Examen des politiques commerciales du Bénin, du Burkina Faso et du Mali - Compte rendu de la réunion).

(Pour en savoir davantage vous pouvez aller sur le site: http://www.wto.org/french/thewto_f/countries_f/burkina_faso_f.htm et cliquer sur recherche dans : Documents MEPC  Burkina Faso > recherche. Même chose pour le Mali et le Bénin (et autres pays de l'UEMOA).)


Ces quelques lignes sont lourdes de sens. Elles manifestent un déficit démocratique. Il y est question d’élargir la zone de libre échange de l’U.E.M.O.A. à l’ensemble de la CEDEAO sans qu’il ait eu de débat démocratique. Au Burkina, à ma connaissance, la presse n’en a pas parlé. Nous n’avons pas non plus entendu parler de mesures d’accompagnements pour s’assurer que tous les pays de la CEDEAO pourront profiter de cette évolution. Les pays du Sahel, pays enclavés, ne seront-ils pas les grands perdants ?

Mais il y a plus grave. Tous ceux qui s’intéresse à la Politique Agricole de l’U.E.M.O.A. (la P.A.U.) sont unanimes à reconnaître qu’une erreur monumentale a été faite. Le TEC (Tarif Extérieur Commun – aux pays de l’U.E.M.O.A. – qui définit les taxes à l’importation) a été défini avant la Politique Agricole de l’Union. Or, à l’inverse de ce que font tous les pays qui ont une politique agricole forte, le TEC de l’U.E.M.O.A. ne protège pas du tout son agriculture. Et aujourd’hui, les effets pervers de cette politique sont manifestes. Le cas du riz est emblématique, mais il n’est pas le seul. Alors que dans le monde, les populations se nourrissent à plus de 90 % de produits locaux, les populations urbaines de l’U.E.M.O.A. se nourrissent à 90 % de produits importés. Il est donc urgent de relevé le TEC, au moins en ce qui concerne les produits agricoles.

L’U.E.M.O.A. n’est pas reconnue en tant que telle à l’O.M.C. Ceux sont les huit pays qui la composent qui en font partie. Le TEC actuel n’est pas donc contraignant devant l’O.M.C. Or, au moment de signer l’accord sur l’agriculture les différents pays de l’U.E.M.O.A. ont consolidés leurs droits de douanes (c’est à dire qu’ils ont définit un taux de droits de douanes qu’ils s’engagent à ne pas dépasser) à un taux bien supérieur au TEC actuel. Cela veut dire qu’il est possible de corriger le manque de protection actuel de l’agriculture. Les négociations au niveau de la CEDEAO sont une bonne occasion pour le faire. Surtout que le Nigeria et le Ghana peuvent être de bons alliers pour cela, eux qui protègent bien davantage leur agriculture.

Or voilà que nous apprenons, en parcourant le site de l’O.M.C., que les responsables (mais sont-ils vraiment « responsables ») politiques de la CEDEAO se préparent à faire l’inverse : alors que la Politique Agricole de la CEDEAO n’est pas encore définie, ils veulent aligner le futur TEC de la CEDEAO sur celui de l’U.E.M.O.A., dont les effets pervers sont manifestes.

Il est urgent de réagir. Nous proposons de mettre en place à travers tous les états de la CEDEAO une coalition des Organisations Paysannes et de différents acteurs de la société civile pour demander :

Qu’un débat soit organisé sur la Politique Agricole de la CEDEAO au niveau des parlements de chaque pays.

Que les pays de l’U.E.M.O.A. élèvent dès maintenant le TEC des produits agricoles et alimentaires dont les effets négatifs sur l’agriculture sont les plus manifestes.

Qu’à partir de là, les Organisations Paysannes et la Société Civile soient associées aux négociations sur le TEC de la CEDEAO.

Le ROPPA (Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l'Afrique de l'Ouest) est sans doute le mieux placé pour orchestrer une telle campagne.

Dès maintenant, les signataires ci-dessous, sont prêts à s’engager en ce sens, et le SEDELAN met son site www.abcburkina.net au service de cette campagne.

Que les Organisations paysannes ou de la Société Civile de la CEDEAO qui voudraient se joindre aux signataires ci-dessous, prennent contact avec nous Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. .


* CEDEAO = Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.

* UEMOA = Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo


Signatures :

Le Président de la Confédération Paysanne du Faso (CPF) (Burkina Faso)      
François Traoré

Le Directeur du Service d'Editions en Langues Nationales (SEDELAN) (Burkina Faso) 
Maurice Oudet

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