Les populations rurales du Burkina Faso connaissent peu leurs droits et leurs devoirs. Quand elles ont les connaissent, elles ont peu de moyens pour se défendre. Aussi sont-elles victimes de nombreuses injustices. - Dans le domaine de l’agriculture, il s’agit de l’expropriation de terres, de l’exploitation et de la spoliation des paysans par les commerçants, certains hommes politiques ou encore par des opérateurs économiques.
- Au niveau des femmes et des enfants, il s’agit du bannissement, de l’expropriation des veuves, du trafic et du travail des enfants, de la marginalisation des veuves et des orphelins dans les successions, la domination des hommes sur les femmes.
- Sur le plan administratif, il s’agit de licenciements massifs, de tracasseries administratives, d’abus des forces de l’ordre. Sur le plan politique, il s’agit de la manipulation des élèves ou des villageois. On peut trouver également des discriminations fondées sur la caste, l’ethnie ou la religion ; la sous-scolarisation des filles, les mariages forcés, les accusations de sorcelleries entrainant l’exclusion…
Pour réduire ces injustices, les diocèses de Nouna, Dédougou et Ouahigouya (au Nord-Ouest du pays) ont mis en place un important programme comprenant différentes activités comme : - La fabrication de livrets présentant les droits et devoirs du citoyens. Ces livrets, rédigés en français simple et dans les langues locales seront utilisés dans les programmes d’alphabétisation.
- L’utilisation des sermons dans les mosquées et les églises en collaboration avec les imams et les prêtres pour diffuser des messages en faveur de la justice sociale.
- Une campagne d’information, de communication et de sensibilisation à travers la production d’émissions radios et TV.
- Un plaidoyer auprès des autorités coutumières traditionnelles, administratives, judiciaires et politiques.
- L’implication des magistrats et des avocats dans le processus.
- La formation de parajuristes, au moins un par paroisse, au service des populations rurales. Ces parajuristes accompagneront les victimes d’injustices dans leur démarche vers la justice nationale ; ils les conseilleront et les mettront à l’aise ; ils faciliteront parfois un règlement à l’amiable.
Le présent projet ne concerne que trois diocèses sur les 13 du Burkina Faso. Il s’agit d’un projet pilote qui se terminera fin 2006. Il devrait alors s’étendre à l’ensemble du pays, grâce aux expériences qu’il aura permis d’accumuler.
Cet article a été rédigé à partir du document : « Projet de promotion de l’accès des populations rurales démunies à la justice dans les diocèses de Nouna, de Dédougou et de Ouahigouya au Burkina Faso » Projet de l’OCADES- Burkina (Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité) et le CRS (Catholic Relief Services). |