Les paysans et les citadins de l'Afrique de l'Ouest |
Il y a quelques jours, nous avons reçu l'information suivante : Le forum régional sur la souveraineté alimentaire organisé par le Roppa (Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest) aura lieu du 7 au 10 novembre 2006 à Niamey. Dans les termes de références qui circulent sur Internet, nous pouvons lire : " 3.2 Objectif du Forum : Amener les principaux acteurs privés et publics de l’Afrique de l’ouest à avoir une compréhension commune des enjeux de la Souveraineté Alimentaire et à faire des propositions de mesures et de stratégies pour mieux la promouvoir et la défendre en Afrique de l’Ouest " Ce forum régional sur la souveraineté alimentaire sera une réussite, s'il permet aux paysans de l'Afrique de l'Ouest de trouver des alliés en ville. En effet, au dernier forum social mondial de Bamako, nous avons vu combien les paysans du Sahel étaient déjà convaincus de la nécessité de promouvoir la souveraineté alimentaire pour que leur région est un avenir. Cependant, il est difficile d'imaginer comment les paysans peuvent défendre seuls cette souveraineté alimentaire. Il leur faut chercher des alliés en ville. Nous pensons que cela est possible. C'est du reste commencé. En écrivant cela, je pense notamment aux étudiants de Ouagadougou qui se sont mobilisés en novembre 2005 (en préparation de la conférence ministérielle de l'OMC à Hong-Kong) pour organiser des débats sur ce thème en projetant le film "Afrique en danger" dans leurs cités. Surtout, je pense que c'est avant tout une question de dignité et de bon sens. Prenons l'exemple du Burkina Faso. Tous les produits industrialisés (papier, encre, crayon... ,motos, voitures, ordinateurs, appareils de photos...) sont importés. La monnaie également vient de l'extérieur : le FCFA n'est qu'un euro masqué ! Si maintenant la nourriture des burkinabè vient de l'extérieur (dans un pays dont la population est composée à 80 % de paysans et d'éleveurs, peut-on encore parler de souveraineté ou d'indépendance ! C'est pourquoi, je pense qu'il est urgent de promouvoir, de façon coordonnée, des alliances en direction de la ville. En priorité du côté des syndicats et des ligues des consommateurs. En 2005, une pétition en faveur d'un commerce équitable et de la souveraineté alimentaire s'exprimait ainsi. "Nous refusons d'être la poubelle du monde." Avec l'affaire des déchets hautement toxiques déversés à Abidjan, la pertinence de cette revendication n'est plus à démontrer. Le moment est donc opportun pour développer de nouvelles alliances. Koudougou, le 15 septembre 2006 |