Brève analyse du document :
On trouve dans ce rapport de bonnes analyses sur la situation du
secteur agricole dans la région. Le contexte et les enjeux d'une
politique agricole régionale sont bien définies.
Nous avons apprécié que le rapport affirme clairement :
a) "que la modernisation des exploitations
familiales représente l'un des enjeux majeurs de toute
politique agricole au sein de la région.
b) "La différence entre les revenus
ruraux et urbains - qui est de 1 à 4 pour l'ensemble de
l'UEMOA - atteint des proportions inquiétantes au Niger et au Burkina
Faso.
c) "La nécessité d'accroître les
revenus du monde rural ne vise pas seulement la lutte contre
la pauvreté. Elle est aussi la condition sine qua non d'un
meilleur équilibre entre les différentes régions de l'Union et entre
villes et campagnes. La Politique Agricole de l'Union (PAU) est donc un
des instruments privilégiés de régulation des mouvements migratoires
et de l'exode rural à l'échelle régionale, elle-même condition de la
stabilité sociale et politique.
d) "La définition des grands axes de la PAU intervient à un
moment délicat marqué par la relance des
négociations commerciales à l'OMC, les négociations de
libre-échange avec l'Union Européenne suite à l'accord de Cotonou.
… L'UEMOA doit donc user de tout son poids politique et de ses
spécificités (zone comprenant essentiellement des pays "moins
avancés") pour faire accepter à ses partenaires, certains
principes de protection du marché intérieur."
Tout reste à faire :
Seulement tout reste à faire. Cette Politique Agricole de l'Union
n'existe pas encore. Le rapport ne fait que des propositions. Beaucoup
de phrases sont au futur. Ou bien elles commencent par ces mots :
"il s'agira de…". "La PAU doit…"
On peut lire (page 12) "La cohérence et l'efficacité de la PAU ne
tiendront pas seulement à la pertinence de ses objectifs, mais aussi à
l'adéquation des moyens que l'UEMOA sera capable de mobiliser pour les
atteindre." Le volume 1 de ce rapport se termine par un programme
d'action, dont on nous dit qu'il n'est qu'indicatif. "Il devra
être repris en fonction des ressources financières et humaines dont
disposera l'UEMOA ces prochaines années." Tout ceci est
inquiétant. Existe-t-il une réelle volonté politique de mettre en
place une véritable politique agricole de l'union ?
Une nécessité :
Les Organisations Professionnelles Agricoles doivent peser de tout
leur poids pour se faire entendre, et imposer la mise en place, réelle
et effective, d'une véritable Politique Agricole de l'Union.
Le rapport lui-même l'affirme : "Une politique agricole ne se
décrète pas : elle se construit avec tous les acteurs concernés et
notamment les organisations professionnelles et syndicales qui
interviennent dans le secteur."
Ces Organisations Professionnelles Agricoles pourraient, par exemple, se
fixer cet objectif : que la nécessité pour l'UEMOA de protéger son
agriculture en instaurant des taxes à l'importation sur certains
produits, comme sur le riz, soit reconnue à l'O.M.C.
Mais alors, il n'y a pas de temps à perdre.
Conclusion :
Tout reste à faire. Mais c'est un outil dont peuvent s'emparer
les Organisations Professionnelles Agricoles de la Région.
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