abc Burkina n° 68 |
Un exemple a suivre :
"J'ai demandé aux ministres compétents que l'on n'importe plus 1 Kg de riz." Le président Wade du Sénégal, fin décembre 2003 |
Le Sénégal, comme tous les pays du Sahel a connu une campagne
agricole exceptionnelle avec un excédent céréalier de 311 000 t. Or le
Sénégal, comme les autres pays d'Afrique de l'Ouest importe du riz
d'origines diverses (Thaïlande, Inde? Chine, Vietnam, Etats-Unis, Brésil
et tout dernièrement Egypte). En 2001, le Sénégal a importé du riz
pour une valeur de 98 milliards de francs CFA, contribuant largement au déséquilibre de la balance des paiements. Face à cette situation, le président du Sénégal a pris la mesure qui s'impose : "J'ai demandé aux ministres compétents que l'on n'importe plus 1 kg de riz." Pendant ce temps, que se passe-t-il au Burkina. Nous avons, nous aussi une récolte céréalière record. Avec plus d'un million de tonnes d'excédents de céréales. Mais les brisures de riz, ces déchets que les asiatiques ne veulent pas manger continuent de se déverser sur le Burkina. De nouvelles marques apparaissent comme "Mama" (conditionnée dans des sacs jaunes en plastique : sur le devant un visage de femme africaine : "Mama". Au verso du sac : riz Thaïlandais !). Pendant ce temps, au Sourou, dans les dix coopératives de producteurs
de riz, des milliers de tonnes de riz ne trouve pas preneur. J'ai visité
les magasins d'une de ces 10 coopératives : ils contiennent actuellement
1 100 tonnes de riz paddy. Les 900 tonnes de la dernière campagne, et 200
tonnes qui restent de la campagne précédente. Les producteurs veulent
vendre ce riz à 100 F CFA le kilo (prix plancher pour ne pas vendre à
perte), ils ne trouvent pas preneurs. Ce n'est pas tout. Pendant ce temps
la "Monétisation" se poursuit.
Un scandale a même fait la une du quotidien Sidwaya
en son numéro du 15 janvier 2004. En titre, on peut lire : Dans le numéro du 12 janvier 2004 du journal Le
Pays, on peut lire en page Une : En clair, cela veut dire que le Cathwel
continue de recevoir gratuitement du riz (et autres céréales) du
gouvernement américain et qu'il le met en vente, aux plus offrants, sur
le marché du Burkina Faso, pendant que les producteurs burkinabè
sont dans la misère parce qu'il n'arrive pas à vendre leurs productions
(riz, maïs, sorgho, petit mil). A qui profite cette monétisation : Le communiqué officiel du Cathwel se termine par ces mots : "Le CRS/BF (Cathwel) remercie le grand public pour sa fidélité au riz d'origine américaine." Pas moins ! Il est temps d'alerter les catholiques américains sur cette pratique, et tout spécialement les évêques catholiques américains,
les responsables juridiques du Cathwel. Il est temps surtout de
rechercher une alternative à cette monétisation. Maurice Oudet |
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