Attention : un lait peut en cacher un autre

1) Ce matin, un confrère hollandais (donc venant d'un pays gros producteur de lait) a acheté une bouteille de "lait frais" de marque Candia. Ce lait venait de Côte-d'Ivoire. Après examen de la bouteille, ce lait s'est révélé comme étant du lait reconstitué à Abdjan à partir de poudre de lait demi-écrémé.

2) Il y a quelques jours, autour du marché de Ouagadougou. Ayant appris qu'on trouvait des sacs de 25 kg de lait en poudre fabriqué au Ghana de marque Cowbell, je voulais savoir de quoi il s'agissait. Je n'ai pas été déçu. Il s'agit de poudre de lait écrémé venant de Nouvelle-Zélande, enrichie au Ghana de 28 % de graisse végétale pour le compte de la marque Cowbell qui appartient à la multinationale d’origine Sud Africaine : Promasidor (spécialisée dans les boissons).

3) Il y a quelques mois au Ghana, dans le réfrigérateur d'un ami : du lait concentré liquide (dans une boite métallique) de marque Nestlé. Sur la boite il est écrit (en anglais) "fabriqué au Ghana à partir de lait de vache". Renseignement prix, ce lait de vache est entré au Ghana sous forme de lait en poudre !

4) A Cotonou, en octobre 2004, le matin de bonne heure, je sors pour mon petit déjeuner. Je trouve un kiosque "Nescafé". Je commande un café au lait. Le serveur dilue un peu de poudre de Nescafé dans un verre d'eau chaude. Il prend alors en main une boite qui a toute l'apparence d'une boite de 1 kg de lait concentré sucré, et il verse dans mon verre quelques cuillers à soupe de son précieux contenu. Je demande à voir la boite : elle portait la marque "Bonjour". Comme ingrédients, je lis : sucre et graisse végétale. Pas un gramme de lait. Ce produit venait de Singapour.

J'en suis de plus en plus convaincu : si le Sahel veut sauver ses éleveurs (plusieurs millions) il est grand temps de protéger la production locale de lait.

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