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Subvention de la culture du coton Les producteurs burkinabè sont très fâchés |
"Le coton ouest-africain et la plainte brésilienne auprès de l'OMC contre le dumping américain". C'est sous ce thème qu'a été organisée une conférence de presse le 03 octobre 2002 au siège de Oxfam international à Ouagadougou. Les débats ont été animés par les représentants de structures de producteurs agricoles, le service d'édition en langues nationales et Oxfam international. Depuis novembre 2001, les cotonculteurs africains (les producteurs de coton) se mobilisent contre la subvention que les pays du Nord (Etats-Unis et Europe) accordent à leurs producteurs de coton. Pour eux, ce dumping menace leurs moyens d'existence. Le 27 septembre dernier, le Brésil dont les producteurs vivent les mêmes difficultés que les Africains a déposé un recours devant l'organe de règlement des différends auprès de l'OMC à Genève. Plus qu'une plainte contre la politique agricole américaine, cette démarche selon les producteurs africains "ouvre de nouvelles perspectives pour les pays du Sud qui subissent les pratiques déloyales des pays riches, peu soucieux des accords internationaux". Même si la situation au Brésil diffère de celle de l'Afrique de l'Ouest dont les producteurs sont pour la plupart de petits exploitants, le Brésil a quand même été affecté par le dumping américain. Son gouvernement a alors décidé d'entreprendre des actions pour faire respecter les réglementations internationales. L'objectif, c'est de ne pas subir les préjudices d'une politique agricole américaine non respectueuse des accords internationaux. Pendant ce temps, les gouvernements des pays ouest-africains n'ont pas encore réagi à travers l'UEMOA comme prévu. Alors, le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles d'Afrique de l'Ouest (ROPPA), l'Association des cotoniers africains, les organisations de producteurs du Sénégal, du Mali, du Bénin et du Burkina en partenariat avec Oxfam international et Enda Tiers-Monde soutiennent la démarche du gouvernement brésilien. Ces producteurs entendent ainsi amener leurs pays respectifs à soutenir la démarche brésilienne. Par ailleurs, les producteurs veulent faire en sorte que les engagements pris par les ministres en charge de l'Agriculture de l'Afrique de l'Ouest et du Centre les 25 et 26 juin dernier à Abidjan ne demeurent pas lettre morte. Les ministres avaient en effet décidé de la préparation d'un dossier à introduire auprès de l'organe de règlement des différents de l'OMC, pour des négociations bilatérales avec l'Union européenne et les Etats-Unis sur le dossier des subventions de la filière coton. De bonnes actions en théorie mais, jusque-là, rien dans les faits. Les producteurs de l'Afrique de l'Ouest, notamment ceux du Burkina se sentent laissés à eux-même face à la toute puissance des Etats-Unis et de l'Union européenne. "A quoi servent des institutions qui ne peuvent pas œuvrer en faveur des producteurs ?", s'est interrogé Paul Ouédraogo de la Fédération nationale des organisations paysannes (FENOP). Pour lui, la réplique promise par les autorités du Burkina depuis maintenant plusieurs mois "paraît étrange, dérisoire, drôle". Pour Paul Ouédraogo, pour vraiment marquer leur soutien aux contonculteurs, les autorités burkinabè doivent commencer par ressusciter Faso Fani (ndlr : une usine de fabrique de textile) et bien d'autres activités capables d'apporter une valeur ajoutée à la culture du coton.. François Traoré, président de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina, estime pour sa part, qu'ils faut mettre les producteurs de coton du monde entier sur un pied d'égalité. "Il faut que la concurrence se passe entre les acteurs directement", a-t-il martelé. Il reste également convaincu que l'OMC doit faire en sorte que même les petits pays aient leur place dans le commerce international. Pour sa part, Nebnoma Sawadogo de la Fédération des producteurs agricoles du Burkina (FEPAB) tout en reconnaissant que "la mondialisation est déjà au fond de nos plats" trouve que si les producteurs africains restent les bras croisés, c'est la culture du coton qui disparaîtra et à terme, la paysannerie africaine. C'est ainsi que tout en se solidarisant du Brésil, les producteurs ouest-africain lancent un appel pour la réforme de "l'accord sur l'agriculture" en vue d'empêcher à l'avenir les subventions et le dumping. Du côté du Burkina, les producteurs déplorent "l'absence d'une véritable politique agricole". Pour eux, "presque tous les deux ans, il y a un changement de ministre, un changement de politique agricole". "Ils dénoncent également les différentes taxes sur le matériel agricole et la non prise en compte de leurs avis devant des situations qui les concernent en premier lieu". Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA. Retour au dossier actualité du coton |
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